21,26 m et 5,40 m de circonférence. C’est la taille de ce chêne-liège majestueux et tricentenaire que l’on peut voir au mas Santol à Reynès dans les Pyrénées-orientales.
Le plus grand chêne-liège du monde
« La taille d’un arbre dépend énormément des conditions stationnelles, c’est-à-dire de la fertilité du sol et du climat. Mais, en général, le chêne-liège mesure entre 5 et 10 mètres de haut. Celui-ci est donc assez exceptionnel », explique Renaud Piazzetta, directeur de l’Institut méditerranéen du liège, pour La Relève et La Peste.
« Cet arbre se situe en périphérie d’un bosquet, où il y a d’autres arbres remarquables, aux dimensions impressionnantes. »
Le chêne-liège occitan a été enregistré en juillet 2024 comme étant le plus grand de son espèce par le Guinness des records, détrônant ainsi le Sobreiro Monumental situé au Portugal, alias « L’arbre siffleur », qui mesure 16,2 m de haut.
« Quand on a constitué le dossier pour le Guinness, j’ai utilisé un outil de mesure analogique et j’ai trouvé qu’il mesurait 21 m de hauteur », précise Renaud Piazzetta.
Un an après, des géomètres-experts l’ont mesuré plus précisément, à l’aide de drones et de lasers, pour le modéliser numériquement en trois dimensions. Ce travail a montré qu’il mesure exactement 21,26 m.
Le plus grand Chêne-liège du monde au Chêne-liège du Mas Santol, à Reynès, dans les Pyrénées-Orientales
Un arbre emblématique
Cet emblématique chêne-liège est situé sur le terrain de Serge Arnaudiès, un agriculteur retraité. Il aurait 300 ans.
« Il a retrouvé un ouvrage de la fin du 19e siècle, une sorte de guide touristique, dans lequel cet arbre était déjà cité comme étant de dimension exceptionnelle. C’est pour cela qu’on estime qu’il est tricentenaire », souligne Renaud Piazzetta.
Le chêne-liège est une espèce implantée dans le bassin méditerranéen.
« En France, on le trouve uniquement dans le Var, en Corse, dans les Pyrénées-orientales et dans le sud-ouest », liste le directeur de l’Institut méditerranéen du liège. « Il n’y en a donc pas énormément. »
C’est un arbre exploité principalement pour son écorce – le liège – et non pour son bois.
« Ce sont des arbres qui peuvent vivre assez vieux, car la finalité n’est pas de les couper. Le liège est récolté tous les 12 à 15 ans, le temps que le liège repousse suffisamment entre deux récoltes », note Renaud Piazzetta, indiquant que le liège a une fonction protectrice, permettant notamment de protéger des incendies.
« Si un chêne-liège brûle, les parties vivantes de l’arbre sont protégées par le liège. Les récoltes fragilisent donc les arbres, d’où l’importance de mettre en place des équipements de protection des forêts contre les incendies. »
Le propriétaire du terrain, Serge Arnaudiès, a désormais fait le choix de ne pas récolter le liège de son chêne-liège afin de le préserver. Il permet également à tout un chacun de venir admirer ce chêne-liège hors norme grâce à un chemin qui mène à lui.
« C’est un arbre en bonne santé, qui a atteint un stade de développement ultime et qui ne présente aucun signe de dépérissement. S’il n’y a pas de perturbations, comme une sécheresse ou une attaque parasitaire, il peut probablement vivre encore longtemps. Les chênes sont des arbres qui peuvent vivre plusieurs centaines d’années », estime Renaud Piazzetta, qui raconte que l’arbre a eu une de ses branches cassées il y a une vingtaine d’années, probablement à cause du vent.
De par sa taille, le chêne-liège du mas Santol est un « arbre remarquable ». L’association A.R.B.R.E.S., présidée par Georges Feterman et à l’origine de la Déclaration des droits de l’arbre, vise à protéger ces arbres hors du commun.
Pour en savoir plus sur les arbres remarquables, retrouvez l’interview de Georges Feterman dans notre livre « Forêts ».