Alors que les délégations de 176 pays membres des Nations unies se réunissent jusqu’à ce 14 août à Genève pour d’ultimes négociations afin de tenter d’aboutir à un traité mondial contre la pollution aux plastiques, une coalition internationale de scientifiques a rappelé l’impact sur la santé humaine de cette pollution.
Lors d’une conférence de presse, Megan Deeney de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, membre de cette coalition, a indiqué que « le risque de leucémie est 30 % plus élevé chez les personnes vivant à proximité d’industries pétrochimiques, selon des études menées en Europe, au Royaume-Uni, aux États-Unis et à Taiwan », s’appuyant sur deux méta-analyses parues en 2020.
Le risque de cancer de la bouche et du pharynx est par ailleurs trois fois plus élevé chez les travailleurs des raffineries, selon les résultats d’une étude menée en Corée du Sud.
Une récente étude a également montré que l’usage du plastique est responsable de 350 000 décès prématurés dans le monde liés à maladies cardiovasculaires, principalement dans la région Asie-Pacifique, où le secteur de la production de plastique se développe. « Et ce chiffre est lié à un seul des produits chimiques contenus dans les plastiques, le DEHP, un phtalate », précise Megan Deeney, ajoutant que les données manquent pour un grand nombre de produits.
« Les choix individuels ne peuvent pas nous protéger entièrement de l’exposition aux plastiques. Ce traité peut fournir une réglementation et des mesures harmonisées à l’échelle mondiale pour réduire la production de plastique, réduire le nombre de produits chimiques, rendre les produits chimiques plus sûrs et éliminer les matériaux les plus préoccupants », estime la chercheuse.
Mais si la coalition de scientifiques ainsi que de nombreux pays plaident pour un traité ambitieux, les principaux pays producteurs de pétrole et de plastique s’y opposent farouchement.