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Le Conseil Départemental a interdit la chasse à courre dans les 1100 hectares de la forêt d’Avaugour

A cause de la souffrance qu’elle entraîne chez les animaux, aussi bien ceux chassés que ceux utilisés pour la chasse, cette pratique est déjà interdite en Allemagne, en Belgique ou encore en Angleterre. En France, la chasse à courre compte 10 000 pratiquants et 100 000 sympathisants répartis dans 390 équipages.
15 septembre 2021 - Laurie Debove
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- Thème : Intelligence et communication, protection des forêts, déforestation, santé…
- Format : 300 pages
- Impression : France

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C’est un petit camouflet pour les amateurs de chasse à courre. A quelques jours de la réouverture de la chasse, le Département des Côtes-d’Armor a décidé d’interdire ce type de chasse dans les 1100 hectares de la forêt d’Avaugour pour les cinq prochaines années. Cette décision vient donner raison aux protecteurs des animaux et aux habitants qui s’y opposaient fermement depuis des années.

Un combat toujours renouvelé

Réuni ce lundi, le conseil départemental des Côtes-d’Armor a choisi de ne pas renouveler la convention autorisant la chasse à courre, une forme de vénerie, dans la forêt départementale d’Avaugour, au sud de Guingamp.

La chasse à courre y est donc proscrite pour les cinq prochaines années et ne débutera donc pas le 15 septembre jusqu’à fin mars, comme c’est le cas dans le reste de la France.

Historiquement, le Conseil Départemental a acheté la forêt en 2005, et y avait interdit la chasse à courre qui y était toujours autorisée lorsqu’elle était privée. Leur projet était alors d’en faire « une forêt citoyenne ouverte au public ».

En 2015, le Conseil Départemental change d’élus et la nouvelle équipe décide de ré-autoriser la vénerie. Leur décision a immédiatement créé la polémique. En effet, l’association Forest Shepherd Bretagne reprochait à la vice-présidente en charge du dossier à de faire partie… de l’équipage de chasse devant en profiter !

Depuis son autorisation prise lors de la mandature d’Alain Cadec au Département des Côtes-d’Armor (2015-2020), la pratique de la chasse à courre dans la forêt domaniale d’Avaugour, à Saint-Péver, créait donc de vives tensions entre riverains, défenseurs de la cause animale et veneurs.

De leur côté, des élus de la majorité de droite et du centre étaient peu à soutenir ouvertement la pratique, tandis que l’opposition étant globalement contre. Depuis juin 2021, le Département est présidé par le socialiste Christian Coail. En commission permanente, les élus ont fini par trancher ce lundi 13 septembre 2021 : la chasse à courre est dorénavant interdite dans les quelque 1100 hectares de la forêt d’Avaugour.

« La convention liant le Département et les chasseurs étant renouvelée périodiquement, nous avons décidé, dans un souci de cohérence avec notre positionnement initial, de supprimer l’autorisation de cette pratique », indique l’ancien chef de file de l’opposition, Christian Coail.

Crédit : Philippe Rouzet

La tolérance de l’État français pour une pratique décriée

A cause de la souffrance qu’elle entraîne chez les animaux, aussi bien ceux chassés que ceux utilisés pour la chasse, cette pratique est déjà interdite en Allemagne, en Belgique ou encore en Angleterre. En France, la chasse à courre compte 10 000 pratiquants et 100 000 sympathisants répartis dans 390 équipages partout en France.

L’opinion publique est pourtant majoritairement opposée à cette pratique. 4 français sur 5 sont contre la chasse à courre, 3 sur 4 veulent son interdiction immédiate. De plus, 85 % considèrent cette pratique cruelle, 76 % la qualifient d’obsolète et 72 % de dangereuse.

L’interdiction de la chasse à courre dans la forêt domaniale d’Avagour a donc été accueillie avec soulagement par les associations de protection des animaux.

« Pour une fois, les veneurs ne sont pas au dessus des lois : une bonne nouvelle, locale certes, mais qui démontre qu’il est possible de limiter la pratique de la chasse à courre, faute de pouvoir l’interdire. » a réagi l’ASPAS

Le 25 Mai dernier, c’est à Pont-Sainte-Maxence que le maire Arnaud Dumontier avait ainsi savouré sa victoire sur la validation de son arrêté concernant l’interdiction de la chasse à courre près des habitations de sa commune afin d’en protéger les habitants.

Lire aussi : La justice confirme la restriction de la chasse à courre à Pont-Sainte-Maxence

« Ce qui se joue ici, c’est une bataille profonde au cœur de laquelle la chasse à courre sert de marqueur d’une certaine approche de la Nature et de l’écologie, dans un sens ou dans l’autre. Les forêts appartenant à des départements ou à des communes sont assez rares et cette bataille se situe d’habitude à un niveau national. Mais tous les défenseurs des animaux, de la Nature et du progrès sont bien entendu très heureux de cette nouvelle ! Nous espérons que cette décision en appellera d’autres, partout où cela est possible, notamment en forêt communale d’Auxonne (21), où la question reste brûlante. » analyse l’association AVA (Abolissons la vénerie aujourd’hui)

Le combat opposant pratiquants de la vénerie et protecteurs des animaux est donc loin d’être fini, faute de législation nationale forte sur le sujet.

Crédit photo couv : Philippe Rouzet

15 septembre 2021 - Laurie Debove
"Le plus souvent, les gens renoncent à leur pouvoir car ils pensent qu'il n'en ont pas"

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