C’est une première pour un pays de l’Union Européenne. Le gouvernement slovène a décidé à l’unanimité d’interdire l’entrée de son territoire au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, rappelant que des procédures sont en cours contre lui pour crimes de guerre et contre l’humanité.
En application du mandat d’arrêt lancé contre le Premier ministre israélien Netanyahu par la Cour pénale internationale, le gouvernement slovène montre la voie avec un geste politique fort en traduisant le droit international en un acte concret.
« Avec cette démarche, la Slovénie confirme son engagement envers le droit international, les valeurs universelles des droits de l’homme et une politique étrangère basée sur des principes et cohérente », a indiqué le gouvernement slovène.
En refusant d’accueillir un dirigeant accusé de crimes contre l’humanité et de participation à un génocide à Gaza, la Slovénie envoie un « message clair à l’État d’Israël ». Pas question de reconnaître un criminel de guerre comme chef d’État légitime.
La Slovénie a reconnu l’État de Palestine en juin 2024 aux côtés de l’Espagne, de l’Irlande et de la Norvège. En juillet 2025, le gouvernement slovène avait déjà annoncé l’interdiction de son territoire à deux ministres israéliens d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances), partenaires clés de la coalition de Benjamin Netanyahu.
La décision avait été justifiée par leurs « propos génocidaires, encourageant une violence extrême et de graves violations des droits humains des Palestiniens ».
De plus, le pays de l’OTAN a interdit en juillet le commerce d’armes avec Israël en raison de la guerre dans la bande de Gaza, jugeant l’Union européenne « incapable de prendre » une telle mesure. Elle a également interdit en août des importations en provenance des implantations de Cisjordanie.
La Slovénie « ne doit pas être le maillon d’une chaîne qui ferme les yeux » sur « les constructions illégales, les expropriations et les expulsions », avait-elle annoncé. Ljubljana veut défendre le droit international et le multilatéralisme face à un ordre mondial de plus en plus fracturé.
Lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, la présidente de la Slovénie, Nataša Pirc Musar, a ainsi exhorté la communauté internationale à « mettre fin au génocide à Gaza ».