L’Anses évalue les risques sanitaires encourus par les citoyens français dans le domaine de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Le 18 janvier 2022, l’Agence a rendu sa nouvelle étude pour les adultes de 18 à 65 ans, hors femmes enceintes ou ménopausées. Résultat : la sédentarité et l’inactivité physique mettent en danger la santé de 95 % de la population française.
Les adultes à faible niveau d’étude et les individus âgés de moins de 45 ans sont particulièrement exposés à un risque par la sédentarité excessive, qui consiste à passer plus de 8 heures par jour en position assise.
L’étude rapporte également que les risques de mortalité augmentent de 16 à 93 % pour les personnes passant plus de 5 heures par jour devant la télévision, le pourcentage variant selon le niveau d’intensité de leur activité physique en parallèle.
Globalement, plus d’un tiers des individus français cumulent une activité insuffisante et un taux de sédentarité élevé.
Les femmes sont les plus exposées à un manque d’activité physique. 70 % d’entre elles sont en deçà de tous les niveaux d’activité identifiés pour être en bonne santé, contre 42 % des hommes.
L’atteinte de l’ensemble des seuils est associée à la taille de l’agglomération : 64% des personnes vivant en agglomération parisienne ne les atteignent pas, pour 44% en zone rurale.
La professeure Irène Margaritis, cheffe de l’Unité d’évaluation des risques sur la nutrition à l’Anses, explique que les risques associés à la sédentarité et au manque d’exercice physique sont majorés lorsqu’ils sont cumulés.
« Par exemple, ils sont davantage exposés aux maladies cardiovasculaires et à certains cancers. Ils sont également plus à risque d’hypertension ou d’obésité. »
En 2016, l’Anses identifiait les activités à cumuler sur l’espace d’une semaine afin de maintenir une bonne santé sur le long terme : 5 fois une activité cardio respiratoire sur 30 minutes (monter les escaliers, faire du vélo, courir ou marcher à bonne allure), 1 à 2 fois de renforcement musculaire (porter des charges lourdes, faire du tennis, de la natation ou de l’aérobic), et 2 à 3 fois des exercices d’assouplissements (gymnastique, danse, yoga).
L’Anses explique que la chronologie des évènements jalonnant la vie et relatifs à l’activité physique joue un rôle sur les effets de l’avancée de l’âge, et peut être protectrice si les bons comportements sont mis en place.
Elle encourage les initiatives personnelles et rappelle l’existence de son programme national de nutrition et de santé, qui offre divers repères nutritionnels et physiques à appliquer progressivement, au quotidien.
Mais l’agence souligne avant tout l’importance des actions collectives et la création d’un environnement favorable pour permettre l’évolution des comportements.
D’après cet argument, les politiques publiques doivent également évoluer pour un espace urbain et des organisations de temps de travail qui concordent avec ces besoins.
Selon la professeure Margaritis : « C’est l’organisation même de nos modes de vies qui est à revoir : que ce soit dans l’espace public, en laissant davantage de place aux mobilités actives comme le vélo ou la marche, ou sur le lieu de travail, en favorisant la pratique sportive et en limitant les temps de sédentarité, ou encore dans le système scolaire en augmentant l’espace et le temps dédiés aux activités physiques et sportives ».
L’agence alerte donc les pouvoirs publics sur cet enjeu sociétal et sanitaire.