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La concentration de CO2 dans l’atmosphère a atteint le niveau le plus élevé jamais enregistré

Le réchauffement climatique déclenche une cascade d'impacts météorologiques, incluant des épisodes de chaleur extrême, de sécheresse et de feux de forêt, ainsi que des précipitations plus abondantes, des inondations et des tempêtes tropicales.

C’est un record funeste. La concentration de CO2 dans l’atmosphère a atteint 421 parties par million selon les mesures de l’observatoire de Mauna Loa à Hawaï. C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que la concentration de CO2 dépasse 420 ppm, un niveau 50 % plus élevé que celui d’avant la révolution industrielle.

Depuis 1958, la station de recherche de Mauna Loa calcule chaque année la concentration moyenne de CO2 dans l’atmosphère pour mieux comprendre l’avancée du climat. En 1950, la concentration moyenne de CO2 était alors d’environ 315 parties par million.

Ce nom un peu technique désigne le nombre de molécules de dioxyde de carbone considéré par million de molécules d’air, et sa mesure est un élément crucial pour nous donner une idée plus précise des dégâts.

En effet, pour limiter l’élévation de la température moyenne à +2°C, nous devons rester sous le seuil de 450 parties par million de concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère.

Avant la révolution industrielle, les niveaux de CO2 étaient constamment autour de 280 ppm pendant près de 6 000 ans de civilisation humaine. Depuis lors, les humains ont généré environ 1,5 billion (mille milliards) de tonnes de pollution par le CO2, dont une grande partie continuera à réchauffer l’atmosphère pendant des milliers d’années.

En Mai 2022, les mesures de dioxyde de carbone de la NOAA à l’observatoire au sommet de la grande île d’Hawaï étaient en moyenne de 420,99 parties par million (ppm), soit une augmentation de 1,8 ppm par rapport à 2021.

Les niveaux de CO2 sont désormais comparables à l’Optimum climatique du Pliocène, il y a entre 4,1 et 4,5 millions d’années, lorsqu’ils étaient proches ou supérieurs à 400 ppm. À cette époque, le niveau de la mer était entre 5 et 25 mètres plus haut qu’aujourd’hui, suffisamment pour noyer bon nombre des plus grandes villes modernes du monde. Les températures étaient alors en moyenne plus basses de 13°C qu’à l’époque préindustrielle, et des études indiquent que de grandes forêts occupaient la toundra arctique d’aujourd’hui

L’observatoire de la NOAA, situé en hauteur sur les pentes du volcan Mauna Loa, est la référence mondiale pour surveiller le CO2 dans l’atmosphère. À une altitude d’environ 3400 mètres au-dessus du niveau de la mer, l’observatoire échantillonne l’air non perturbé par l’influence de la pollution locale ou de la végétation, et produit des mesures qui représentent l’état moyen de l’atmosphère dans l’hémisphère nord. – Crédit : NOAA

« Il est déprimant que nous ayons manqué de volonté collective pour ralentir l’augmentation incessante du CO2 », a déclaré le géochimiste Ralph Keeling, fils du chercheur à l’origine de ces mesures. « L’utilisation des combustibles fossiles n’accélère peut-être plus, mais nous courons toujours à toute vitesse vers une catastrophe mondiale. »

Cette augmentation des concentrations de CO2 s’explique par des émissions de gaz à effet de serre qui sont restées relativement élevées, mais aussi d’une plus faible dynamique des sols et forêts comme puits de carbone terrestre.

Avec d’autres gaz à effet de serre, le CO2 emprisonne la chaleur rayonnant de la surface de la planète qui s’échapperait autrement dans l’espace, provoquant un réchauffement constant de l’atmosphère de la planète, ce qui déclenche une cascade d’impacts météorologiques, incluant des épisodes de chaleur extrême, de sécheresse et de feux de forêt, ainsi que des précipitations plus abondantes, des inondations et des tempêtes tropicales.

Le constat des scientifiques qui avaient travaillé sur le sujet est sans appel : le niveau de CO2 atmosphérique, et par conséquent le climat mondial, ne se stabilisera que lorsque les émissions mondiales de CO2 seront proches de zéro. 


Et il va falloir être patient avant de sentir l’effet de la réduction des émissions de GES à cause de l’importante force d’inertie du système climatique. Chaque demi-degré compte. Chaque émission de gaz à effet de serre compte. Chaque être vivant compte. C’est ça, l’urgence écologique et climatique.

« Le dioxyde de carbone est à des niveaux que notre espèce n’a jamais connus auparavant – ce n’est pas nouveau », a déclaré Pieter Tans, scientifique principal au Global Monitoring Laboratory. « Nous le savons depuis un demi-siècle et nous n’avons rien fait de significatif à ce sujet. Que va-t-il nous falloir pour nous réveiller ? »

Laurie Debove

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