La boulangerie Maison Landemaine a annoncé qu’elle arrêterait désormais d’utiliser du saumon dans ses recettes pour des raisons écologiques et éthiques. Une décision prise en partenariat avec l’ONG Seastemik, spécialisée dans la défense des écosystèmes marins.
Fini le saumon chez la Maison Landemaine
Le 15 mai 2025, la Maison Landemaine déclare mettre fin à l’utilisation de saumon dans ses produits. Une décision motivée par la “préservation de l’Océan“ et qui s’inscrit dans la continuité des choix de l’enseigne à opter pour des alternatives plus responsables sur le plan environnemental et éthique.
« Changer de recette, c’est aussi préserver la planète », affirme l’établissement, qui devient ainsi la première chaîne de boulangeries à franchir ce pas.
Accompagnée par l’organisation Seastemik, la Maison Landemaine cherche à alerter sur les conséquences de l’élevage intensif de saumon et montre par la même occasion qu’il est possible, à son échelle, de lutter contre le désastre écologique qu’il représente.
Cette « première victoire concrète pour l’Océan » permettra d’épargner 1,3 tonne de saumon et d’éviter l’émission de 13 tonnes de CO₂chaque année. Surtout, ce sont 116 000 poissons sauvages – destinés à nourrir les saumons d’élevage – qui seront préservés, limitant de fait la pression de l’industrie sur les ressources halieutiques.
Le saumon, symbole d’un système alimentaire en crise
Cette initiative intervient dans un contexte alarmant documenté dans le rapport de Seastemik, Saumons : la bombe rose d’un système alimentaire à bout de souffle, qui dénonce l’impact social et environnemental massif de la salmoniculture.
Le saumon d’élevage est au cœur d’un modèle agro-industriel destructeur et aux effets néfastes multiples sur l’environnement : pollution marine (300 millions de particules microplastiques rejetées par an), déforestation pour élargir les cultures destinées à nourrir les poissons d’élevage, émissions massives de gaz à effet de serre, mortalité de masse, et épuisement des stocks halieutiques mondiaux provoquant “la diminution des moyens de subsistance“ pour des populations particulièrement dépendante à la pêche localement.
À cela s’ajoutent les besoins de nourriture particulièrement importants pour entretenir ces élevages. Il faut jusqu’à 440 poissons sauvages pour nourrir un seul saumon d’élevage jusqu’à maturité, accentuant la pression sur les écosystèmes marins déjà amplement fragilisés.
L’impact sur les écosystèmes marins est tel qu’en 2023, le saumon de l’Atlantique a été ajouté à la liste rouge des espèces menacées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. La France, qui importe 99 % de son saumon – dont 98 % élevé en cages –, figure parmi les plus gros consommateurs mondiaux et « porte une responsabilité particulière dans l’orientation des pratiques » de cette industrie, que Seastemik qualifie de « bombe écologique et sociale ».
Face à ce constat, l’initiative de Maison Landemaine incarne un changement de cap dans les pratiques du secteur. En choisissant de renoncer à un produit dont la consommation est particulièrement néfaste pour l’environnement, l’enseigne trace la voie d’une démarche concrète pour la préservation de l’océan.
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