Le jour du dépassement vient officiellement d’être atteint ce jeudi 24 juillet pour l'année 2025. Nous avons consommé plus de ressources que la planète est en capacité de produire, et vivons donc à crédit écologique alerte l’ONG Global footprint network.
La dette du mode de vie des pays riches n’est pas qu’économique, elle est aussi écologique. C’est le constat rappelé par l’ONG Global footprint network, qui évalue chaque année la date du « jour du dépassement ».
Cela correspond au moment où le pays a consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an. Passé aujourd’hui, nous puisons donc de manière irréversible dans les réserves « non renouvelables », à échelle de temps humaine, de la Terre.
« Ce dépassement est dû au fait que les humains émettent plus de CO2 que la biosphère ne peut en absorber, utilisent plus d’eau douce qu’il n’en est renouvelée, abattent plus d’arbres qu’il n’en repousse, pêchent plus vite que les stocks ne se reconstituent », explique l’ONG.
Global Footprint Network le calcule en se basant sur « la comptabilité précise de l’utilisation et de la capacité de régénération des ressources écologiques de plus de 200 pays et régions de 1951 à nos jours », avec les données des Nations unies (ONU).
Depuis 1982, le jour symbolique du dépassement arrive toujours plus tôt chaque année sauf en 2009 et en 2020. Il aura fallu une crise économique mondiale et une pandémie pour forcer les humains à ralentir le rythme, illustrant l’échec du modèle économique néolibéral dominant à assurer un mode de vie pérenne et juste dans la capacité des limites de la biosphère.
Mis à part ces deux années exceptionnelles, le jour du dépassement survient dans une fenêtre étroite depuis plus de 15 ans, à sept mois de l’année en cours. Malheureusement, même si la date reste inchangée, la pression sur la planète s’intensifie car les dommages causés par le dépassement sont cumulatifs. Chaque année, le déficit budgétaire s’ajoute à la dette écologique déjà existante.
« Nous repoussons les limites des dommages écologiques que nous pouvons tolérer. Nous sommes maintenant au XXIe siècle et nous devons à la planète au moins 22 ans de régénération écologique, même si nous arrêtons toute nouvelle dégradation dès maintenant », commente le Dr Lewis Akenji, membre du conseil d’administration du Global Footprint Network.
En France, le jour du dépassement a été atteint le 19 avril 2025. Les pays riches sont particulièrement responsables de la gravité de la situation. Leur haut potentiel technologique discrédite de facto les discours technosolutionnistes pour enrayer la catastrophe en cours. D’autres part, les pays à la plus forte démographie ont la plus faible empreinte écologique.
Le Dr Mathis Wackernagel, cofondateur et membre du conseil d’administration du Global Footprint Network, déclare : « De par la nature même de la physique, le dépassement ne peut durer. Il prendra fin soit par une conception délibérée, soit par une catastrophe naturelle. Choisir la meilleure option ne devrait pas être trop difficile, surtout compte tenu de la multitude de choix possibles. »
Si le calcul de cette date reste soumis à des critiques, car il s’agit d’une moyenne, son constat est clair. Les modes de production et consommation des pays riches nous conduisent droit à notre perte.