Jean-Paul a 74 ans. Il est retraité et ancien agriculteur, originaire de Castelsarrasin, dans le Tarn-et-Garonne. Il se retrouve au cœur d’un cirque médiatique et judiciaire pour avoir écrasé un œuf sur la tête de Jordan Bardella. C’est la deuxième fois qu’il s’oppose à la montée de l’extrême-droite. Jean-Paul est un résistant.
Convoqué mardi 2 décembre 2025 au tribunal judiciaire de Montauban, Jean-Paul M., 74 ans, a obtenu un délai pour préparer sa défense. Samedi, il a écrasé un œuf sur la tête de Jordan Bardella, président du RN, lors d’une séance de dédicace à Moissac.
L’agriculteur a la retraite avait tout de suite été interpellé et placé en garde à vue pendant 48 heures pour « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité ». Jordan Bardella, de son côté, a pris 20 minutes pour se nettoyer puis est revenu à la séance de dédicaces comme si de rien n’était. Preuve que le geste était loin d’être aussi « violent » que ce que proclament les médias complices de l’agenda de l’extrême droite…
A la barre, Jean-Paul s’est excusé. « C’est un geste idiot », a lancé timidement l’agriculteur à la retraite. L’affaire sera jugée le 9 janvier. D’ici-là, Jean-Paul M. ne peut pas entrer en contact avec Jordan Bardella, ni participer aux réunions du Rassemblement national.
Rachel Heureux, son avocate, a rappelé que le parti d’extrême droite « attise le plus la haine et la violence, et couine pour un œuf ». Elle dépeint son client comme un « anti-fachiste old school », qui n’en est pas à son coup d’essai.
En 2022, cet ancien céréalier avait déjà jeté un œuf sur Éric Zemmour. Jean-Paul n’avait pas supporté les propos du candidat d’extrême droite au sujet de l’autisme, étant lui-même père de deux enfants dont un porteur de handicap. Jean-Paul avait alors été condamné à 500 euros d’amende avec sursis pour « violence avec préméditation ».
Jean-Paul est un récidiviste. Pour lui, c’est une façon de dénoncer le danger que représente le RN pour notre société « avant qu’il ne soit trop tard », dit -il au micro de Quotidien.
« Les gens ne se rendent pas compte, mais ils se rendront compte trop tard. Ils veulent essayer ce parti parce qu’il n’a jamais été au pouvoir. Mais il ne faut pas l’essayer, ce parti. J’ai recommencé pour sortir de cette vague de populisme qui me gâche la vie, ça m’inquiète ! L’air devient irrespirable ! », a-t-il lâché.
S’il a exprimé des regrets, il rappelle que cette attaque ne visait pas une personne mais l’idéologie d’un parti. A ses yeux, le RN est « un danger pour la démocratie ». Surtout, il avait demandé à sa fille de lui écraser un œuf sur la tête pour savoir si ça fait mal : il n’avait rien senti et ils avaient ri tous les deux.
Aujourd’hui, Jean-Claude redoute d’aller en prison pour si peu. Son geste est une alerte : il veut réveiller la société face à l’inexorable montée de l’extrême droite. Avant qu’il ne soit trop tard.
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