Samedi 7 janvier, près de 5000 personnes ont participé au retour des mobilisations des gilets jaunes dans toute la France. Ils dénoncent le projet de réforme des retraites, qui doit être présenté dans trois jours, et l’insuffisance politique d’Emmanuel Macron face à l’inflation.
Plus de quatre ans après la naissance du mouvement, les Gilets Jaunes sont de nouveau mobilisés aux quatre coins de la France, samedi 7 janvier, pour protester contre la situation économique et contre le gouvernement.
Moins massive qu’espérée, cette mobilisation est tout de même révélatrice des difficultés croissantes de la population en ces temps de crise permanente alors que l’inflation a atteint 5,9% en décembre en France, touchant tous les secteurs de la société.
Après un appel sur les réseaux sociaux, ils étaient ainsi 2000 à Paris et des milliers dans toute la France à braver en quelques jours seulement les souvenirs traumatisants de la répression inouïe qu’avait subi le mouvement en 2018 et 2019, laissant des séquelles physiques et psychologiques chez les manifestants.
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Leurs revendications : amélioration du salaires axée sur l’inflation pour vivre dignement, dénonciation de l’utilisation du 49-3 et de la réforme des retraites à venir, qui devraient relancer le mouvement dans les prochaines semaines d’après Jamel, l’un des organisateurs qui explique à FranceInfo :
« On ne se démotive pas. Au niveau visibilité on a perdu énormément de gens à cause de la peur des violences policières, il y a eu énormément d’arrestations abusives pour empêcher les camarades de venir manifester de nouveau. Il faut qu’on soit uni pour grossir un peu plus les rangs ».
A Paris, le défilé a été strictement encadré par un énorme dispositif policier, ce qui s’apparente à une nasse mobile, technique de maintien de l’ordre pourtant interdite par la loi. Le mouvement Cerveaux Non Disponibles dénonce :
« Il y a une dimension totalitaire dans cette pratique : couper la contestation sociale du reste du monde. Vous avez le droit de manifester, mais isolé de la population par un cordon armé. Un « confinement » de l’expression de rue. »
Plusieurs gazages n’ont pas eu raison des nerfs et de la détermination des participants et la procession s’est déroulée dans le calme. Pour cause, 75% des Français sont opposés à la réforme de la retraite à 65 ans, et 68% veulent le retour de la retraite à 60 ans selon une étude Ifop.
Les français veulent retrouvent l’acquis social de mai 1981, lorsque François Mitterrand avait abaissé l’âge de départ à la retraite de 65 à 60 ans. Plus en vigueur depuis 2010 et la réforme des retraites menée par Nicolas Sarkozy, François Fillon et Eric Woerth, qui avait reculé l’âge légal à 62 ans, ce seuil des 60 ans est désormais « perçu comme un idéal » par la population française explique Frédéric Dabi, directeur général opinion de l’Ifop, pour Politis.
Les syndicats espèrent que ces premières mobilisations sont le galop d’essai des contestations à venir cette semaine, lorsque le coup d’envoi de la réforme des retraites sera lancé à l’Assemblée Nationale.
Crédit photo couv : Pauline Tournier / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP