Face au génocide perpétré par l’armée israélienne, et aux violations du droit international, partout dans le monde émergent des initiatives solidaires. À Toulouse, le street-médic et écureuil Vag entame une grève de la faim pour exiger une réponse du gouvernement français.
Mobilisations massives, appel à la reconnaissance de l’État Palestinien, convoi “Al Soumoud”… La récente arrestation illégale de l’équipage du bateau humanitaire Madleen, couplée à une reprise des opérations militaires dans la bande de Gaza, ont amplifié l’indignation et la mobilisation à l’échelle mondiale.
Sur les 12 personnes illégalement capturées dans les eaux internationales, quatre d’entre elles ont pu quitter le territoire israélien mardi, six autres membres de l’équipage viennent tout juste d’être libérés et sont en route pour leur pays respectif, dont l’eurodéputée Rima Hassan et le militant écologiste Reva Seifert-Viard.
Le journaliste Yanis Mhamdi et l’ingénieur Pascal Maurieras, tout deux ressortissants français, subissent encore une détention arbitraire, au mépris du droit. Ils devraient être libérés le vendredi 13 juin.
« Faire pression sur le gouvernement français »
En signe de solidarité et pour appeler le gouvernement français à réagir, le militant Vag a commencé une grève de la faim ce mercredi 11 juin.
« Il est nécessaire pour les personnes encore détenues que l’État français mette une pression sur le gouvernement israélien » explique-t-il à La Relève et La Peste.
Après une marche reliant Castres à Toulouse, il est arrivé en début d’après-midi sur la place du Capitole, où étaient réunis une cinquantaine de militants qui occupaient les lieux depuis lundi soir. L’air calme et déterminé, keffieh noué sur la tête, l’écureuil arbore une pancarte où l’on peut lire « en grève de la faim : jour 1 », ainsi que toutes ses revendications :
- La libération immédiate et sans condition des membres de l’équipage du Madleen – un objectif qui devrait être atteint avec la libération des deux derniers captifs le vendredi 13 juin
- La levée totale du blocus humanitaire à Gaza
- La reconnaissance de l’État palestinien
- Un cessez-le-feu immédiat
- La restitution, par Israël, des terres volées à la Palestine
- La cessation de toute transaction – d’armes, mais pas seulement – avec Israël.
« C’est mon dernier espoir de faire pression sur le gouvernement français », justifie le militant auprès de La Relève et La Peste. Il espère que cette initiative personnelle permettra d’apporter plus de visibilité à ses revendications tout en engageant un rapport de force avec l’État français.
« Il y a une guerre médiatique monstrueuse qui se déroule, et ce, depuis des années. C’est aussi une manière de rétablir un certain équilibre avec tous les discours d’extrême droite. Aujourd’hui, c’est d’autant plus nécessaire du fait de la montée en puissance de ces idées. »
La répression comme seule réponse
En début de soirée, près de 150 personnes étaient présentes pour faire perdurer l’occupation de la place du Capitole. Mais cette tentative a été avortée par l’intervention de la police et de la CSI, qui ont procédé à l’évacuation de la place à coups de matraque et de gazeuse, résultant en trois interpellations.
Les policiers et les CDIs déployés place du Capitole font usage de gazeuses à main, de matraques et de grenades lacrymogènes pour expulser les manifestant pro-Palestine de la place du Capitole – © Alain Pitton
« Cela fait des années qu’on dénonce ce génocide, et rien ne bouge. Au lieu de faire pression sur Israël, l’État [français] préfère envoyer des flics pour dégager les rassemblements de soutien à la Palestine » déplore Vag.
Une réponse consternante, mais pas étonnante au vu des positions du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, qui s’est récemment illustré par l’interdiction d’une exposition de Médecins Sans Frontières retraçant une année de guerre a Gaza. Ou encore par sa volonté – dans un contexte de génocide – de renforcer le jumelage entre Tel Aviv et la ville rose.