Les graines et semences sont une problématique importante dans l’autonomie et la qualité agricole. Malheureusement depuis des années les trois quarts des fruits, légumes et céréales ont disparu pour laisser place aux variétés hybrides de l’industrie agrochimique.
Le marché des graines et semences en France
Les graines et semences sont la base de toute production et alimentation. Aujourd’hui cependant les graines ne sont plus créées par les producteurs mais simplement achetées à l’industrie agrochimique.
La disparition des petites exploitations et l’industrialisation du secteur ont en effet fait disparaitre la récolte pour les graines. En effet, depuis plusieurs années les trois quarts des fruits, légumes et céréales ont disparu. Trop peu esthétiques pour les consommateurs, trop difficiles à conserver ou pas assez productives, ces variétés ont disparu au profit de variétés stériles plus rentables revendues par les grands groupes semenciers qui imposent une sélection restreinte et peu naturelle à travers le monde. L’industrie semencière a donc créé des hybrides F1 qui produisent de très bonnes semences la première année mais pas les autres, obligeant ainsi le rachat de semences chaque année pour les producteurs. La boucle se crée alors, car il faut être rentable pour pouvoir faire cette investissement chaque année et ainsi produire l’année suivante…
90 % des graines semées en Europe appartiennent à 5 entreprises, qui contrôlent donc à elles seules l’alimentation de tous et coupent, un peu plus encore, les producteurs d’autonomie. Face à ce constat, des projets se mettent en place pour sauver ces variétés naturelles boudées par l’agriculture conventionnelle.
« Des graines de rebelles »
Le souhait de ces mouvements serait de remettre en place un système d’autonomie que les grands groupes semenciers (Monsanto, Dupont, Bayer…) tentent d’éradiquer, mais également de pouvoir réintroduire des variétés anciennes, plus saines et nutritives dans l’agriculture. C’est ce que propose aujourd’hui le collectif « Semences paysannes », le projet « Graines del pais » ou encore « Kokopelli ». Bien que les graines en dehors des catalogues officiels ne répondent pas aux « normes » et sont donc interdites à la vente dans les circuits classique, ces projets passent outre les autorités et les amendes pour remettre en place la liberté d’échanger et de cultiver ces variétés. Graines del pais cultive lui-même des plantations destinées à la récoltes de graines afin de les revendre sur son site marchand. Quant à Kokopelli c’est un réseau international d’échanges de graines qui possède aujourd’hui 2 200 variétés venant des quatre coins du monde et qui sont par la suite redistribuées.
La campagne de Kokopelli, « Semences sans frontières », met en avant les problèmes internationaux de ce sujet. Les paysans des pays les plus pauvres n’ont plus accès aux semences libres et fertiles, car leurs variétés paysannes traditionnelles ont été elles aussi remplacées par les variétés hybrides F1. Le rachat des semences chaque année n’est pas possible pour tous ces producteurs. Via sa campagne, Kokopelli souhaite répondre aux besoins des pays les plus malmenés par ce système et parfois en situation de détresse alimentaire. Le but serait de pouvoir offrir des graines à partir desquelles les paysans pourraient retrouver leur autonomie semencière en se libérant du système mis en place par le marché tout en se réappropriant leur production. Pour soutenir ce projet des jardiniers amateurs font parvenir leurs semences produites chaque année.
Vous aussi soutenez ce projet en envoyant vos récoltes !
Sources : France Tv Info / Kokopelli / Grainesdelpais
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