Le 27 juin 2022, l’État a présenté le nouveau bilan du nombre de loups en France, qui s’élève aujourd’hui à environ 920 loups. L’espèce est en expansion numérique et géographique. Cette bonne nouvelle nous arrive aux côtés d’une autre : en 2021, le nombre d’attaques de loups sur les troupeaux et le nombre de victimes ont diminué. La Fédération France Nature Environnement (FNE) et l’association Humanité et biodiversité ont salué dans un communiqué de presse les efforts des éleveurs dans la mise en place de moyens de protection et encouragent l’État à poursuivre son accompagnement dans la généralisation de ces mesures, qui prouvent leur efficacité.
La FNE a tout d’abord souligné la rigueur de la méthode de l’Office français de la Biodiversité, qu’elle estime être la plus robuste dans les suivis de populations au niveau européen. Le protocole se fonde sur des indices qui sont validés par des analyses génétiques, avant d’être intégrés dans le modèle mathématique établi par le CNRS.
La robustesse de cette méthode permet aujourd’hui de prouver que les écosystèmes sont en capacité d’accueillir le retour du grand prédateur dans un contexte d’érosion de la biodiversité.
La Fédération rappelle l’importance majeure de sa préservation, notamment dans la régulation des grands ongulés, qui provoquent des dégâts dans de nombreuses forêts et certaines productions agricoles.
Les dommages sont particulièrement en baisse dans les secteurs de présence historique du loup, grâce aux efforts des éleveurs et l’implication de l’État dans la bonne mise en œuvre de moyens de protection.
Par contraste, les territoires de nouvelles colonisations rencontrent plus de dommages, mais les moyens de protection nécessaires tendent également à ne pas être mis en place. D’après la FNE, ce constat démontre la réelle efficacité de ces moyens, et qu’il est du devoir de l’État de renforcer l’accompagnement de leur déploiement pour qu’il soit généralisé.
Afin d’éviter des tirs de loup à vue dès leur arrivée sur un territoire au motif que les élevages ne sont pas protégés, la priorité est d’accélérer et de faciliter les moyens de protection, mais également de les développer avec une meilleure anticipation :
« Il s’agit d’appréhender le travail avec les chiens de protection et l’installation de clôtures adaptées, sans attendre les premières attaques. »
La FNE souligne que l’augmentation du nombre de loups ne doit pas être l’occasion pour l’État de relâcher le strict encadrement des occasions de tirs. La réglementation française et les instances européennes sont prévues pour la prévention des dommages aux troupeaux, lorsque les moyens de protection efficaces ne sont pas suffisants, et non pour détruire un individu en absence de dommages, ou dans la situation de troupeaux non protégés.
Pour conclure, la FNE rappelle que l’État à le devoir de poursuivre l’accompagnement des éleveurs dans cette transition grâce aux financements publics européens, ainsi que d’être le garant de la bonne utilisation de ces fonds, et de la mise en place effective des moyens de prévention des attaques. C’est dans ces conditions que les tirs autorisés dans les cas où la protection n’a pas rempli ses objectifs retrouveront une certaine efficacité pour faire baisser la prédation.