Foodwatch et Zerowaste France exigent dans le cadre d’une alliance la fin des emballages alimentaires surdimensionnés. Les deux organisations fixent un ultimatum à 5 grandes marques et les mettent en demeure de cesser leurs pratiques malhonnêtes sur 5 produits suremballés. Si les entreprises ne s’engagent pas à changer le packaging de leurs produits d’ici un mois, les organisations se tourneront vers la justice.
L’alliance met en demeure Carambar, Côte D’or (Mondelez), Daco Bello, Herta et Rana. Les cinq produits épinglés contiennent entre 44 et 68 % de vide. Foodwatch et Zerowaste France commentent :
« Ces emballages surdimensionnés sont de nature à induire le consommateur en erreur sur la quantité réelle d’aliment contenu dans le paquet et vont à l’encontre des efforts urgents que doivent faire les industriels pour réduire l’impact de leur production sur l’environnement et leurs déchets. »
Si dans l’industrie agroalimentaire le vide est parfois utile lorsqu’il s’agit de protéger un aliment lors de son transport ou pour préserver sa qualité, les exemples pointés du doigt contiennent un vide qui n’a pas d’utilité :
- Les bonbons Batna de Krema contiennent 44 % de vide
- Les carrés chocolat noir noisettes entières Côte d’Or contiennent 60 % de vide
- Les noisettes décortiquées Daco Bello contiennent 68 % de vide
- Les allumettes fumées Herta contiennent 54 % de vide
- Les girasoli aux cèpes Rana contiennent quant à eux 60 % de vide
L’avocat de Zero Waste France, Me Alexandre Faro, souligne que : « L’emballage doit être conçu et fabriqué de manière à limiter son volume et sa masse au minimum nécessaire pour assurer un niveau suffisant de sécurité, d’hygiène et d’acceptabilité, d’après le code de l’environnement. Ces activités abusives contreviennent donc à la réglementation. »
Les emballages d’aliments qui vont directement à la poubelle représentent un énorme gâchis de matières premières, d’eau et d’énergie. Ils sont très souvent composés partiellement ou complètement de plastique, matériau issu du pétrole. Et l’impact n’est pas anodin : si le plastique était un pays, en prenant en compte tous les impacts de son cycle de vie, il serait le 5ème plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre.
Les emballages en plastique sont choisis par les entreprises pour se démarquer des autres, et différents types de plastiques sont souvent utilisés dans le même emballage, parfois de matériaux qui ne se recyclent pas de la même façon, ce qui rend immédiatement caduque la possibilité d’une seconde vie.
De plus, les nanoparticules qui s’en dégagent polluent l’air, l’eau et le sol. Aucun plastique ne se recycle à l’infini : la pollution majeure qu’ils engendrent ne peut donc pas être résolue par ce biais.
L’avocat de Foodwatch, Me François Lafforgue, estime : « Les pratiques des industriels qui portent atteinte à l’environnement et induisent en erreur les consommateurs sur ce qu’ils achètent doivent cesser. »