L214 a publié une nouvelle enquête sur les conditions de mise à mort des animaux à l’abattoir municipal de Craon, en Mayenne – Pays de la Loire. Les images montrent des scènes glaçantes. L214 porte plainte pour cruauté et demande la fermeture immédiate de l’abattoir.
Prises en caméra cachée, les images sont difficilement soutenables. Elles dévoilent que la plupart des animaux restent conscients ou reprennent conscience après l’étourdissement. A l’affalage (sortie du box d’immobilisation) ou au poste de saignée, des veaux, vaches, bœufs relèvent la tête et se débattent avant et après l’égorgement.
« Les relevés de tête ou de tronc, les animaux qui tentent de se relever sur leurs pattes, ou qui rampent au sol sont des signes de reprises de conscience » indique l’association L214
Glaçant, des vaches commencent à être découpées alors qu’elles sont encore vivantes : elles réagissent aux coups de couteau et à la pince guillotine lors de la découpe de leurs pattes, de leurs cornes ou de leur tête.
« Les étourdissements ratés, les délais longs entre l’étourdissement et l’égorgement, la découpe qui intervient trop rapidement après la saignée, et l’absence d’intervention des services vétérinaires expliquent en partie cette situation effroyable » décrypte L214
L’association dénonce d’importants problèmes structurels de l’établissement, principalement au poste d’étourdissement.
« Il n’y a jamais d’évaluation de l’état d’inconscience des animaux. Par conséquent, les opérateurs n’ont pas recours aux étourdissements d’urgence, pourtant nécessaires. Malgré ces infractions, aucune modification des modes opératoires n’est apportée par la direction de l’abattoir ni par les services vétérinaires pourtant présents sur place »
L’association a déposé plainte ce 17 janvier pour « cruauté, sévices graves et mauvais traitements » auprès de la procureure du tribunal judiciaire de Laval. Elle a également porté plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui », pour les infractions commises par l’employeur envers ses salariés. Pour L214, les opérateurs courent des risques majeurs de sécurité avec ces conditions.
Pour le professeur Mouthon, docteur vétérinaire, professeur agrégé : « Il se pose la question de la responsabilité des préposés sanitaires de cet abattoir chargés de la surveillance des conditions de manipulation des animaux qui ne peuvent ignorer ces pratiques et, s’ils ne peuvent les interdire, ne les ont pas dénoncées. Ils se rendent alors complices de ces infractions. »
La commune de Craon est propriétaire de l’abattoir. Il abat chaque année environ 4 500 animaux. Son budget 2023 s’élève à 2 600 139 €. Il avait été sélectionné pour recevoir une subvention publique d’un montant de 266 310€, dont une partie devait servir à la rénovation du box d’immobilisation.
Les défaillances de ce poste sont donc connues depuis au moins 2021 par les services de l’Etat. L214 demande la fermeture administrative immédiate de l’abattoir.