Le footballeur Kurt Zouma a récemment été sanctionné pour avoir maltraité son chat pour « s’amuser ». Plusieurs associations de protection de l’enfance et de défense des animaux rappellent qu’il y a une victime oubliée dans l’histoire : l’enfant témoin de la scène. Ce scandale refait la lumière sur un phénomène négligé en France : « le Lien », c’est à dire le fait que la maltraitance animale va souvent de pair avec un comportement agressif ou violent envers des humains. Nous relayons aujourd’hui leur tribune.
Les réactions d’écoeurement, de dégoût, de colère ont été immédiates et unanimes suite à la diffusion de deux vidéos de Yoan Zouma montrant son frère, le footballeur Kurt Zouma, en train de courser dans sa maison un de ses chats, de le frapper en shootant dedans, pour terminer, sous les rires d’adulte, par gifler le chat alors qu’il se trouve dans les bras d’un enfant.
Pourtant très peu de médias ont souligné que « cet enfant assiste à la banalisation de la violence sur cet animal dans le cadre de ce qui semble s’inscrire dans un jeu, le chat devenant cruellement un ballon de football », comme l’a souligné le pédopsychiatre et médecin légiste Jean-Marc Ben Kemoun.
Le professeur de psychologie Laurent Bègue ajoute :
« Les motifs qui se cachent derrière les actes de violence commis sur les animaux sont multiples. L’un d’eux, selon le chercheur de Yale, Stephen Kellert, correspond à la situation de Zouma : choquer les gens qui en sont témoins ou s’amuser. C’est dans cette catégorie que se trouvait aussi le cas très médiatisé d’un jeune homme de 25 ans, dit Farid de la Morlette, condamné par la justice à un an de prison après avoir diffusé en 2014 les éprouvantes vidéos d’un chat qu’il s’amusait à maltraiter en le lançant contre un mur ».
L’Association contre la Maltraitance Animale et Humaine (AMAH), La Voix de l’Enfant et la Société Francophone de Médecine Féline disent leur émotion profonde devant ce fait divers bouleversant et souhaitent rappeler les liens entre les violences domestiques, au sein des foyers.
La violence animale au sein d’un foyer est souvent un message d’alerte concernant les enfants qui y vivent.
A tel point qu’aujourd’hui, en Angleterre et dans certains Etats des Etats-Unis, les services de protection de l’enfance et des animaux se donnent mutuellement l’alerte quand ils doivent intervenir dans un foyer où il y a maltraitance animale et/ou humaine, les deux allant trop souvent malheureusement de pair.
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« Ainsi, la maltraitance animale doit faire suspecter la maltraitance humaine, et vice et versa. Cette vidéo en est l’exemple. La société n’est toujours pas prête à l’admettre, sa réaction en est la preuve. Et pourtant, il s’agit bien à la fois de protéger la vulnérabilité de l’animal et de l’enfant, mais aussi de prévenir la répétition de la violence », précise le pédopsychiatre et médecin légiste Jean-Marc Ben Kemoun
L’Association contre la Maltraitance Animale et Humaine (AMAH), La Voix de l’Enfant et la Société Francophone de Médecine Féline rappellent que les punitions, physiques ou verbales, ne sont pas éducatives ni efficaces sur les animaux ni sur les enfants et que la pratique de l’éducation positive, bienveillante, sécurisante, permettra de co-construire un monde de respect mutuel, non violent, où il fasse bon vivre ensemble.