Depuis 2019, la métropole Grenoble-Alpes distribue à ses habitants des seaux de compost. En 2022, après Meylan, Corenc et La Tronche, la Métropole distribue en faisant du porte-à-porte les derniers 100 000 seaux qui n’ont pas été donnés dans la commune de Grenoble.
Selon Francebleu, les « bio-seaux » permettent de trier tout ce qu’il reste des repas, des préparations de plats, des épluchures ou des produits périmés.
Loan, étudiant, commente leur mise en place : « C’est quelque chose qui manquait, c’est le genre de déchet qu’on ne savait pas trop où jeter, je vais essayer de faire cet effort. »
Cette collecte va permettre de limiter les déplacements des camions et donc les émissions de gaz à effet de serre. Elle approvisionnera également un centre de compostage transformant les déchets en fertilisant naturel pour les agriculteurs locaux.
La métropole estime que chaque métropolitain produit annuellement 60 kilos de déchets alimentaires. Lionel Coiffard, le vice-président de la métropole, en charge de la valorisation des déchets, explique :
« C’est énorme. Nous voulons éviter que ces déchets ne soient brûlés, et on demande aux habitants de nous aider à faire ce tri. C’est une aberration d’incinérer ces déchets qui sont très humides. »
En 2026, une usine de production de gaz sera rajoutée sur cette échelle industrielle. Elle produira du combustible qui alimentera les camions poubelles. En France, le dispositif n’a encore jamais été mis en place pour une agglomération.
Bémol de l’opération : l’utilisation de sacs biodégradables, dont la dégradation totale des matériaux n’est pas garantie, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
La cheffe du projet, Véronique Berger, estime : « On ne va pas se mentir, il peut y avoir des nuisances olfactives, ou des moucherons, des asticots. Mais c’est le cycle de la vie, et selon nous, ce sont des nuisances acceptables. »
Pour ceux qui descendent régulièrement leurs déchets dans la poubelle prévue à cet effet, aucun souci à déplorer heureusement.
Dans les foyers déjà équipés, la Métropole estime qu’un tiers de déchets sont pour l’instant récupérés. La métropole a l’objectif d’en récupérer au moins 50 %. Pour cela, il faut convaincre les habitants de changer leurs habitudes. Les messagers du tri de Grenoble distribuent les seaux et interviennent pour informer.
Antoine Mercier, l’un d’entre eux, estime : « Il faut avant tout qu’ils comprennent à quoi ça sert, comment ça fonctionne et où vont aller les déchets, il faut que l’explication soit claire et que les gens aient envie de le faire. »
D’ici à l’automne 2023, tous les logements de la métropole devraient avoir reçu leur bio-seau. Au 1er janvier 2024, les collectivités territoriales devront avoir proposé une solution de tri pour les déchets alimentaires, qui ne pourront plus être mis en décharge. La métropole grenobloise est la première à l’avoir mise en œuvre.