Au large de l’Argentine, une tortue verte, espèce en voie d’extinction, prise dans un filet, a été secourue par un pêcheur. Transférée dans un centre de soin, elle a déféqué près de 13 grammes de plastique, soit l’équivalent de 26 pailles.
La présence du plastique de plus en plus petit dans les océans met en danger la faune marine : mammifères marins, poissons, reptiles et oiseaux confondent les plastiques avec des proies, et cessent de s’alimenter car ils ont le sentiment de satiété. Le plastique obstrue les voies respiratoires de l’animal, ou bien le gaz accumulé modifie leurs capacités à se diriger.
En octobre dernier, c’est une tortue tenant dans le creux de la main qui était morte après avoir ingurgité 104 morceaux de plastique. Une baleine avait été trouvée avec 40 kg de plastique dans l’estomac. Le phénomène touche les animaux de toute taille, reptiles comme mammifères marins, et bien sûr les oiseaux. On se souvient des photographies poignantes des restes d’albatros, les îles Midway en plein Pacifique, à des dizaines de milliers de kilomètres des hommes. Au milieu des plumes, une quantité impressionnante de plastiques de toutes couleurs et de toutes formes. Le photographe Chris Jordan a aussi pu prendre le gavage des petits albatros par leur mère, leur déversant des quantités effarantes de plastique.
Le plastique tue les animaux marins autrement qu’en étant ingurgité : les animaux se trouvent étranglés par des filets fantômes, se coincent les ailes ou les nageoires, et meurent asphyxiés ou noyés.
Chaque année 12 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans. Si les feux ravageant l’Amazonie ou l’Australie nous frappent d’avantage, la destruction de la faune marine par le plastique est tout aussi spectaculaire. Au total, le plastique tue plus d’un million d’oiseaux marins et plus de 100.000 mammifères marins par an selon l’UNESCO.