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Après avoir frôlé l’extinction, le castor explose en France et nous protège de la sècheresse et des inondations

Le castor est l’un des ingénieurs des écosystèmes les plus influents parmi les mammifères. Il modifie l’hydrologie, la géomorphologie, le cycle des nutriments et les écosystèmes des corridors fluviaux.

Grâce à la mise en place de mesures de protection drastiques, le castor fait son grand retour en France. Il a frôlé l’extinction au XIXème et au XXème siècle, il ne restait alors que 1200 individus en Europe et moins de 100 en France. En un siècle, la population a été multipliée par 150 dans l’Hexagone. Une excellente nouvelle grâce à son rôle irremplaçable pour les écosystèmes.

Le castor a été pratiquement entièrement éradiqué à cause de la chasse, pour sa fourrure et le castoréum, une substance huileuse utilisée dans le parfum, qui constitue l’un des arômes principaux de l’arôme artificiel de vanille, ainsi que pour sa viande. Les destructions ou modifications de son habitat (barrages, urbanisation des berges) ont également été un facteur de régression important.

Il est devenu le premier mammifère protégé en France en 1909, mais sa traque n’a été prohibée qu’en 1968. Treize individus ont été réintroduits dans le bassin de la Loire entre 1974 et 1976. Il a ainsi colonisé la Loire et ses annexes fluviales, et a continué sa progression par lui-même. Une trentaine d’opérations similaires ont eu lieu entre 1960 et 1990 sur l’hexagone.

La population de castors se situe aujourd’hui aux alentours de 15 000 individus en France, et 1,2 millions en Europe. En 2010, il occupe la moitié des départements français, et son expansion géographique se poursuit avec rapidité.

Ils sont revenus il y a près de 20 ans dans la Vienne, et ils révolutionnent les modes de gestion. D’après France3 Régions, au début de l’année, la création d’un barrage de castors a inondé des prairies, habituellement gérées par pâturage, sur sept hectares, faisant ainsi place à un marais.

Le castor permet ainsi de restaurer peu à peu les zones humides, des écosystèmes qui ont un rôle essentiel pour capter le carbone, purifier et stocker l’eau, et abriter de nombreuses espèces.

Crédit : Steve Hillebrand

Miguel Gailledrat, coordinateur de Vienne Nature, ajoute : « C’est un super gestionnaire de la végétation des bords de rivière, il va contribuer à recéper les saules qu’il a coupés ou les frênes. Il contribue au renforcement des berges, aussi, en fortifiant les arbres qu’il a coupés. »

Le castor est l’un des ingénieurs des écosystèmes les plus influents parmi les mammifères. Il modifie l’hydrologie, la géomorphologie, le cycle des nutriments et les écosystèmes des corridors fluviaux. Son gîte-terrier favorise le développement des espèces amphibiennes et des insectes.

Selon Guillaume Delaunay, responsable du service Biodiversité et Paysages au parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine : « Avec ses ouvrages, il participe au ralentissement de l’eau, et a ainsi un rôle sur l’amoindrissement des aléas liés à des épisodes de fortes pluies avec crues violentes. »

D’après une étude nord-américaine publiée en 2022, la formation d’eau des barrages des castors tend à augmenter le stockage local de l’eau dans le sol, dans les nappes, et à baisser la température de l’eau.

Depuis 2020, en Ecosse, sur la rivière Otter, huit couples de castors sont suivis par les scientifiques. Ils ont pu constater une diminution des crues, mais également une diminution de la pollution des eaux et une augmentation de 37 % des poissons.

Si le castor est un ingénieur qui pourrait s’avérer être la solution face aux violentes inondations en cours et à venir, la cohabitation avec l’espèce nécessite un rééquilibrage et un suivi régulier.

Les castors abattent plusieurs arbres de suite en bord des rivières pour constituer leurs barrages : l’Office Français de la biodiversité invite ainsi à clôturer certaines plantations d’arbres à préserver. Il est donc indiqué de laisser aux castors un cordon boisé d’une telle largeur de 10, 20 ou même 30 mètres, où ils pourront vivre et se nourrir librement.

Maïté Debove

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