Lors d’une visite d’Etat d’Emmanuel Macron aux Pays-Bas, des activistes ont interrompu son discours sur l’Europe pour exprimer leurs profondes inquiétudes sur les récentes dérives autoritaires du gouvernement français. Un fiasco de plus pour le Président de la République française qui tente de redorer son image à l’international, alors que la colère gronde toujours contre sa réforme des retraites en France.
Emmanuel Macron a commencé mardi 11 avril une visite d’État de deux jours aux Pays-Bas, la première d’un président français dans ce pays depuis vingt-trois ans. Cette visite avait pour objectif de consolider l’alliance entre les deux pays suite au Brexit, mais aussi l’occasion de clarifier les propos controversés du président français tenus un peu plus tôt en Chine, notamment sur la question de Taïwan et la dépendance aux Américains en matière de défense.
La prise de parole d’Emmanuel Macron au sujet de la souveraineté économique et industrielle de l’Europe à La Haye, ce mardi, était donc particulièrement attendue et scrutée par les gouvernants européens. C’est précisément ce moment qu’ont choisi des manifestants pour venir interrompre Emmanuel Macron pour dénoncer « l’hyprocrisie et la violence » du Chef d’État français.
« Où est la démocratie française ? », « la convention sur le climat n’est pas respectée », « vous avez des millions de manifestants dans les rues », ont ainsi crié les trois activistes à Emmanuel Macron depuis le balcon duquel ils ont déroulé une banderole.
Le président français leur a répondu en justifiant une fois de plus sa réforme des retraites comme une « loi ayant été adoptée par des personnes élues », se gardant bien de rappeler à la foule présente face à lui que c’est justement l’utilisation du 49.3, pour la onzième fois cette année, qui a provoqué la colère des citoyens français mais aussi de très nombreux élus politiques.
Il a ensuite ajouté : « Le jour où vous vous dites “quand je suis en désaccord avec la loi qui a été adoptée ou les personnes qui ont été élues, je peux faire ce que je veux car je décide moi-même de la légitimité de ce que je fais”, vous mettez la démocratie en danger. »
Ironie de l’histoire, c’est bien la répression du gouvernement contre les mouvements sociaux, depuis maintenant deux quinquennats, que lui reprochent les militants, des Gilets Jaunes à Sainte-Soline en passant par une brutale répression policières lors des manifestations nationales de grande ampleur contre la réforme des retraites.
« Macron veut parler de sécurité, alors que sous sa présidence, de nombreuses personnes ont été gravement blessées par les violences policières. Il veut parler d’une Europe verte alors que chez lui, il a fait en sorte que les propositions de la Convention sur le climat soient réduites à peau de chagrin. C’est un président de la violence et de l’hypocrisie », a déclaré la porte-parole du comité
Ces violences policières ont même été dénoncées par de nombreuses institutions comme le Conseil de l’Europe, Amnesty International ou encore La Ligue des Droits de l’Homme (qui se trouve depuis dans le viseur du gouvernement).
Après les propos polémiques de @GDarmanin sur la @LDH_Fr, @Elisabeth_Borne défend son ministre de l’Intérieur : "J’ai beaucoup de respect pour ce que cette association a incarné mais je ne comprends plus certaines de ses prises de position"#QAG pic.twitter.com/2HIS6sI7bw
— Public Sénat (@publicsenat) April 12, 2023
A la sortie de son intervention, Emmanuel Macron était également attendu par une trentaine de jeunes Français qui ont chanté : « On est là ! Pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur même si tu ne veux pas nous on est là ! ».
Si ces demandes démocratiques n’ont pas ému le roi néerlandais Willem-Alexander, qui a ensuite convié son homologue français à un faste somptueux, le reste de la presse internationale est beaucoup plus sévère. Elle avait à la fois qualifié sa visite en Chine de « ridicule et dangereuse pour l’UE » mais aussi dénoncé à de nombreuses reprises la violence du gouvernement français contre sa population.