Lundi 28 février, les activistes des associations Alternatiba, ANV-COP21 et des Amis de la Terre ont organisé des actions sur les places de plusieurs grandes villes françaises. Objectifs, dessiner une main rouge géante au sol, symbole de l’urgence climatique, et faire entendre les revendications du Plan A, qui propose un certain nombre de mesures politiques pour accélérer la transition écologique. Un article de Florian Grenon.
Le silence médiatique et politique
Le nouveau rapport du GIEC est alarmant. Mais dans les médias : rien, ou presque. Si quelques articles de presse écrite ont bien été rédigés, notamment dans LeMonde et Mediapart, les chaînes de télévision TF1 et M6 n’en ont simplement pas parlé. Quant à France2 et France3, cela a été mentionné si rapidement que les auditeurs ne l’ont sûrement pas entendu passer.
De fait, les regards sont tournés vers l’Ukraine. L’invasion russe devient le sujet principal de l’élection présidentielle. Dans ce contexte dramatique d’un point de vue géopolitique et humanitaire, les activistes du “Plan A” rappellent que la lutte contre le dérèglement climatique ne doit pas être éclipsée et dénoncent des programmes à la présidentielle qui ne se hissent pas à la hauteur des enjeux.
Ils multiplient les actions comme peindre une main rouge géante au milieu des places de Paris, Nantes ou encore Lyon, pour dénoncer l’inaction climatique au lendemain du rapport du GIEC.
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Les associations publient quotidiennement les images de leurs actions. Hormis la démonstration de lundi, les principales opérations consistent à placarder les mentions « candidat dangereux » pour les aspirants à la présidence de la République, que le “Plan A” juge comme peu crédibles sur le sujet du dérèglement climatique.
Qu’est-ce que le Plan A ?
Porté par Alternatiba, ANV-COP21 et les Amis de la Terre, le Plan A est un appel pour obtenir plus d’engagement écologique que chacun peut signer. Cet appel dénonce « les candidat·es dangereux·ses et leur manque d’ambition climatique », et propose un ensemble de mesures pour accélérer la transition écologique et la lutte pour la justice sociale.
A travers ce plan, les trois associations entendent peser sur l’élection présidentielle en imposant à tous les candidats un programme soutenu par un ensemble de citoyens ayant signé l’appel.
La première des propositions du Plan A est la création d’une Sécurité Sociale Alimentaire, qui permettrait à l’ensemble de la population d’accéder à une alimentation saine et écologique, selon le rassemblement d’associations.
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Autre mesure en lien avec la justice sociale et écologique, celle de mettre en place un « grand plan de rénovation thermique des habitants ». Cette proposition est au cœur du programme de Yannick Jadot.
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Troisième revendication du Plan A, la création de 2 millions d’emplois verts, pour soutenir l’emploi en France face aux 2,4 millions de chômeurs en France au troisième trimestre 2021 selon l’INSEE.
Ces créations pourront accélérer la transition vers une agriculture durable, de proximité et à échelle humaine ainsi que le développement des énergies renouvelables selon les associations.
Enfin, le Plan A s’attaque à la taxation des dividendes et exige « une taxation des revenus du capital au même titre que les revenus du travail ».
« Nombre de candidats et candidates se complaisent dans le déni de la crise climatique tandis que de nombreux médias continuent d’invisibiliser les débats autour de l’écologie. Nous refusons de nous résigner et exigeons la mise en place de mesures concrètes pour garantir à chacun et chacune de vivre mieux dès aujourd’hui et pour construire un avenir juste et soutenable », a déclaré Emma Tosini, porte-parole d’ANV-COP21.