Une étude menée par ISGlobal, en collaboration avec Hospital del Mar et la Fielding School of Public Health de l’UCLA, a montré pour la première fois que l’exposition des enfants à des « espaces verts » présentait d’importants bénéfices pour le cerveau en développement.
Publiée dans la revue Environmental Health Perspectives, une étude d’ISGlobal a cherché à montrer la manière dont l’exposition à des environnements naturels influençaient le développement de leur structure cérébrale.
L’étude a été menée auprès de 253 écoliers de Barcelone ; ils ont évalué l’exposition des enfants aux espaces verts en utilisant des données satellitaires sur leurs lieux de vie et l’anatomie du cerveau a été étudiée en utilisant des images à résonance magnétique (IRM) 3D. Deux éléments étaient pris en compte : la mémoire de travail et l’attention, évalués à partir d’un test informatique.
Les résultats ont montré que l’exposition sur le long-terme à des espaces verts était associée à un volume plus important de matière blanche et grise dans certaines parties du cerveau, qui se chevauchaient en partie avec celles associées à des scores plus élevés sur les tests cognitifs. Plus simplement, cela signifie que, du fait du meilleur développement des neurones et des connexions neuronales, les enfants ayant évolué dans un environnement plus vert étaient plus attentifs et avaient une meilleure mémoire de travail.
Ces nouveaux résultats sont un élément de plus venant renforcer l’hypothèse de la biophilie (Biophilia hypothesis en anglais, ou encore BET). D’après celle-ci, l’homme posséderait une tendance innée pour évoluer en connexion avec la nature ou d’autres formes de vie. C’est une sorte d’attirance naturelle pour le monde naturel, et en quelque sorte, le strict opposé de la phobie qui est une aversion naturelle pour certaines formes de vie.
À la suite d’une étude menée en 2015 par le Dr. Michael Jerrett, le bénéfice provoqué par notre exposition aux environnements naturels serait d’ordre biologique puisque la structure même de notre cerveau en serait altérée ! Jusqu’à présent, la plupart des études avaient relevé des différences d’ordre comportemental.
Dans le champ des sciences cognitives notamment, la question de notre adaptation aux milieux dans lesquels nous évoluons est fondamentale. Pour prendre un exemple opposé à l’objet de l’étude susmentionnée, plusieurs études ont montré que le fait d’évoluer dans un environnement urbain, plus ou moins violent et peu sûr menait à l’adoption de stratégies dites de « court-terme » (non conscientes) comme une reproduction plus précoce, une plus grande méfiance vis-à-vis des autres, une moins grande importance accordée à la santé…
L’un des auteurs de l’étude, le professeur Jordi Sunyer, souligne à juste titre que « cette étude ajoute une nouvelle preuve aux avantages que représenterait une transformation de nos villes vers un plus grand accès aux environnements naturels. »
En effet, si l’on est de plus en plus conscient des effets de la pollution ou des perturbateurs endocriniens sur le développement cérébral des enfants, il est suffisamment rare pour le souligner que des études présentent des réponses positives à ces problématiques pouvant inspirer les décideurs publics.