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Face à sa pire sécheresse depuis 60 ans, l’Iran envisage d’« évacuer Téhéran »

Téhéran doit désormais pomper dans les nappes souterraines, elles-mêmes très peu remplies.

Pour la sixième année de suite, l’Iran subit une sécheresse dramatique. Alors qu’il n’a pas plu depuis plus de 200 jours, les réservoirs d’eau du pays sont au plus bas. Une pénurie aggravée par le dérèglement climatique, et engendrée par une mauvaise gestion de la ressource. L’heure est si grave que le président iranien envisage d’évacuer la capitale.

Une sècheresse continue depuis six ans, un été sec et caniculaire, un automne aux précipitations exceptionnellement faibles et des barrages aux niveaux critiques. A Téhéran, la capitale iranienne, les coupures d’eau sont désormais habituelles. La pénurie d’eau semble si vite arriver que les autorités envisagent d’évacuer les 14 millions d’habitants de la capitale et sa banlieue.

Selon Sadegh Zeyaeyan, directeur du Centre national de prévision météorologique, cité par les agences de presse iraniennes le 8 novembre, les précipitations ont chuté de près de 86 % dans le pays depuis le début de l’année hydrologique (commencée le 23 septembre), et de 96 % à Téhéran, où il n’est tombé qu’un seul millimètre de pluie – un phénomène inédit depuis un siècle, les précipitations moyennes annuelles sur la période 1991-2020 s’élèvent à 220 millimètres.

Pour les habitants, la situation devient critique : pas d’eau courante la nuit, et de nombreuses coupures durant la journée, et quand elle arrive enfin, elle est souvent « jaune ou brune », expliquent les iraniens à FranceInfo.

Pour cause, les barrages sont à leur plus bas niveau depuis six décennies, leur taux de remplissage ne va pas au-delà de 11%. Téhéran doit désormais pomper dans les nappes souterraines, elles-mêmes très peu remplies. La situation est également très inquiétante à Machhad, la deuxième ville du pays (près de 3,5 millions d’habitants), située dans l’Est. Ses quatre barrages sont pratiquement à sec, avec des réserves inférieures à 3 %, rapporte l’agence de presse officielle ISNA le 10 novembre.

Le lac Urmia est à sec, novembre 2025 – Crédit : Copernicus

Face à cette possible pénurie d’eau, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a averti le 6 novembre : « Si les pluies ne reprennent pas d’ici, nous devrons rationner l’eau. Et si la situation persiste, il faudra peut-être évacuer Téhéran. »

La demande croissante, la pression environnementale grandissante avec l’expansion de cultures gourmandes en eau comme le riz, et les carences persistantes des politiques publiques se conjuguent depuis longtemps pour exercer une pression insoutenable sur les ressources en eau de la ville. Même si la capitale fait face à la crise actuelle, ces facteurs sous-jacents d’insécurité hydrique continueront de sévir.

Désespérées, les autorités ont eu recours à l’ensemencement des nuages ​​– consistant à pulvériser des produits chimiques dans l’air pour provoquer des pluies – dans le bassin du lac d’Ourmia, au nord-ouest de l’Iran le 15 novembre. Pour l’instant, cela n’a pas fonctionné.

Et la situation s’empire au fil des jours : la centrale hydroélectrique du barrage de Karkheh en Iran a cessé de produire de l’électricité en raison d’une forte baisse du niveau d’eau du réservoir, ont rapporté samedi les médias d’État.

Enfin, la neige est encore rare sur les montagnes autour de Téhéran, alors que normalement, elles constituent une importante réserve d’eau naturelle pour la capitale.

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