La plus connue des primatologues, Jane Goodall, est morte paisiblement dans son sommeil à l’âge de 91 ans, a annoncé mercredi l’institut qui porte son nom. Son amour pour les chimpanzés sauvages perdurera à travers son héritage scientifique.
Née à Londres le 3 avril 1934, fille d’un ingénieur et d’une écrivaine, Jane Goodall n’a pas pu suivre de longues études. Une fois son diplôme de secrétaire en poche, elle a enchaîné les petits boulots. Sa rencontre avec le paléontologue kényan et britannique Louis Leakey lui ouvrira son destin : devenir la première femme à plonger au cœur du quotidien des chimpanzés sauvages.
En 1960, le Dr Goodall a lancé, à seulement 26 ans, la plus longue étude sur les chimpanzés sauvages dans le parc national de Gombe, en Tanzanie, qui se poursuit aujourd’hui. Pionnière de l’éthologie moderne, elle fut la première à découvrir que les chimpanzés fabriquent et utilisent des outils, un moment qui a « redéfini l’humanité ».
Ses recherches sur les chimpanzés sauvages ont également révélé l’existence de liens mère-enfant forts, la consommation de viande et la chasse, la guerre primitive, l’altruisme et la compassion, chez les primates. Grâce à elle, la primatologie est devenue une discipline à part entière.
Face aux ravages de la déforestation, elle a fondé le Jane Goodall Institute (JGI) en 1977 afin de poursuivre son travail à travers le monde et pour les générations futures. Le programme d’action Roots & Shoots a permis à des jeunes de près de 75 pays d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour devenir des leaders compatissants en matière de conservation dans leur propre région.
Nommée Messager de la paix par les Nations unies en 2002, cette ambassadrice infatigable des primates effectuait une tournée de conférences aux Etats-Unis lors de son dernier souffle. « Réalisez que vous pouvez faire la différence chaque jour », avait-elle dit. « Chacun a un rôle à jouer. »
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