Devant la cathédrale de Chartres, la mairie a redessiné le parvis en y installant trente-deux parasols géants sur le béton, au détriment des dix robiniers qui trônaient majestueusement sur la place. Une décision incompréhensible pour beaucoup, et un contre-sens écologique, à l’heure où la recherche du moindre mètre carré de fraîcheur en ville doit désormais être privilégiée.
Des arbres « malades »
300 000 euros pour installer plusieurs dizaines d’énormes parasols. Une somme finalement dérisoire à côté de celle, inestimable, qu’a perdu la ville de Chartes en faisant abattre dix arbres, des robiniers, en octobre dernier, de façon discrète en pleine nuit.
Une décision motivée par la présence de vestiges romains et de caves mises au jour lors d’une fouille archéologique, mais aussi par le passage de fourreaux électriques. La municipalité a également précisé que l’ensemble des arbres présents étaient malades, et qu’une nouvelle végétalisation du parvis est prévue à l’avenir.
« Une trajectoire anti-historique »
Du côté de l’opposition, mais aussi des associations de l’environnement, l’incompréhension et la colère se font sentir.
« On est dans une trajectoire anti-historique, a déclaré Jean-François Bridet, élu municipal écologiste mais aussi vice-président du conseil régional. Alors que la tendance est à la végétalisation et à la création d’îlots de fraîcheur pour lutter contre les pires effets d’un réchauffement climatique à + 4 °C, là on est dans des réflexes d’aménagements dignes des Trente Glorieuses ».
Au-delà du fait absurde d’avoir abattu des arbres permettant d’apporter à la fois de l’ombre, de la fraîcheur, mais aussi de la biodiversité et une régénération des sols, Chartres va à l’encontre des problématiques environnementales et du réchauffement climatique actuel.
Lors de fortes chaleurs ou sécheresse, le béton renforce le phénomène d’îlot de chaleur, quand les fortes pluies, elles, provoquent davantage d’inondations dans un sol imperméable car bétonné.
Une pétition, recueillant à ce jour plus de 13 000 signatures, a également été lancée afin de dire « non aux parasols en béton devant la cathédrale de Chartres ».
Source : « On a 50 ans de retard » : à Chartres, des parasols à 300 000 € remplacent les dix arbres abattus, France 3 Centre Val de Loire, 09/04/25