Ce lundi 3 février, le multiple champion olympique français de biathlon Martin Fourcade a annoncé qu'il renonçait à devenir président du comité d'organisation des JO-2030 pour « ne pas sacrifier ses convictions », après plusieurs mois de tensions.
Il était pressenti favori pour présider le comité d’organisation des Jeux Olympiques d’Hiver des Alpes françaises 2030. Finalement, le sextuple champion olympique de biathlon a préféré renoncer à cette opportunité, au regard des polémiques écologiques et sociales qui entachent le projet.
« Les désaccords restent trop nombreux pour pouvoir envisager sereinement cette mission. Le mode de gouvernance, la vision, l’ancrage territorial : nous n’avons pas réussi à nous retrouver sur ces sujets fondateurs. (…) Dans ces conditions, j’ai pris la difficile décision de me retirer des discussions autour de la présidence des Jeux d’hiver de 2030 », écrit-il dans un email envoyé aux différentes parties prenantes
Tant pis pour l’argent et la gloire. Comme Bernard Moitessier en son temps, Martin Fourcade nous livre ici une leçon magistrale de « refus de parvenir », chère à l’intellectuelle écologiste Corinne Morel Darleux. Pourtant, la légende du biathlon était soutenue dès le départ par le CIO et l’Élysée, tandis que Laurent Wauquiez, l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes s’opposait à sa candidature. Martin Fourcade souhaitait faire de ces Jeux ceux de la transition écologique, il déplore que cette vision ne soit pas partagée par tous les acteurs du dossier.
« Mon ambition pour ces Jeux est claire : ils doivent être en phase avec leur époque, pleinement conscients des enjeux écologiques et ancrés dans la réalité économique de notre pays », écrit-il.
Avant de préciser : « Cette vision n’est pas partagée par tous les acteurs de ce dossier et je le regrette. Je ne peux me résoudre à sacrifier mes convictions. »
La ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative, Marie Barsacq, a pris acte de la décision du sportif.