Au moins six chevaux sauvages ont été découverts morts sur les bords du delta de l'Evros, fleuve du nord-est de la Grèce qui longe la frontière avec la Turquie. En cause : la déshydratation ou l’intoxication à l’eau de mer. Face à l’hécatombe, les habitants s’unissent pour les aider à s’hydrater.
Selon l’Unité de gestion du delta de l’Evros, ces décès d’équidés qui se sont succédés depuis le milieu du mois de juillet sont dus à des déshydratations et des intoxications à l’eau de mer, liées à de longs épisodes de sécheresse et à de fortes vagues de chaleur qui touchent la zone depuis plusieurs semaines. Plusieurs dizaines d’autres chevaux présentant des symptômes de déshydratation avancée ont aussi été retrouvés.
Ces décès ont eu un fort retentissement médiatique et de nombreux habitants du secteur se sont mobilisés, avec le soutien de la Région, pour mettre à disposition des abreuvoirs improvisés sur le vaste îlot où ont été retrouvés les bêtes en détresse.
« Il nous faudra leur apporter de l’eau et de la nourriture pendant au moins deux mois pour leur permettre de survivre », a indiqué Nikos Mousounakis, membre de « Ainisio Delta Evros », une association locale pour la sauvegarde du delta, fortement impliquée dans la campagne de sauvetage en cours.
Des soins vétérinaires ont aussi été apportés aux sujets présentant des signes de déshydratation ou d’agonie. Si plusieurs chevaux ont pu être sauvés, de nombreux autres « sont condamnés à mourir » au vu de leur état, a indiqué une vétérinaire mobilisée sur place au journal grec Ethnos.
La plupart de ces chevaux sont issus de sujets qui ont été abandonnés ou relâchés par des propriétaires depuis les années quarante. Ils seraient à présent plusieurs centaines à vivre à l’état sauvage et en autonomie sur les îlots du delta.
Il y a quelques semaines, ce sont de grandes quantité de poissons d’eau douce qui avaient été retrouvés morts dans l’Evros.
En attendant les résultats d’analyses suite à des prélèvements sur place, les autorités locales indiquent qu’il est très probable que l’ensemble de ces décès soient liés à la forte présence d’eau de mer dans le fleuve, au niveau du delta. Considérée comme naturelle à petite échelle, elle est « anormalement élevée ces derniers temps », a indiqué à la presse Anna Konstantinidou, cheffe de l’unité de gestion du delta de l’Evros.
En raison des longues vagues de sécheresse, l’eau du fleuve s’assèche ce qui provoque une forte remonté de l’eau de la mer sur les zones sèches, rendant l’eau fluviale non potable pour les mammifères terrestres et invivable pour les poissons d’eau douce.
La présence d’un barrage situé en Turquie retenant l’eau douce de l’Evros pour une meilleure irrigation des rizières serait également responsable. En période de sècheresse, les agriculteurs turcs mais aussi grecs puiseraient de grandes quantité d’eau du fleuve, contribuant à son dessèchement, selon la chaîne publique ERT.
La province de l’Evros avait été par ailleurs en proie, l’été dernier, à un incendie d’une ampleur historique qualifié du « plus grand jamais enregistré dans l’Union européenne » et qui avait ravagé le parc national de Dadià, situé non loin du fleuve.