Selon une étude parue dans la revue scientifique Nature le 27 mars 2024, le changement climatique pourrait affecter le calcul du temps universel que l’on connaissait jusqu’à présent. En cause, la vitesse de rotation de la Terre, qui, avec l’accélération de la fonte des glaces, se voit ralentie.
La vitesse de rotation de la Terre modifiée
Le calcul du temps universel (UTC) dépend de la vitesse de rotation de la Terre. Cette dernière n’étant cependant pas toujours constante, l’ajout d’une seconde intercalaire a donc été initié, en 1972, afin d’équilibrer la mesure du temps. Ainsi, le temps atomique correspond au temps astronomique.
Depuis cette date, 27 secondes intercalaires ont déjà été ajoutées. Mais en 2026, compte tenu de l’accélération du mouvement de rotation de la Terre, il était cependant prévu de soustraire une seconde. En effet, petit à petit, le temps astronomique est amené à dépasser le temps atomique.
Une date redoutée par les scientifiques du temps, puisqu’il s’agirait de la première opération menée en ce sens, toutes les secondes ayant été jusqu’alors ajoutées.
Une telle manipulation pourrait en effet avoir des répercussions problématiques sur le plan informatique, puisque les programmes et logiciels n’ont été soumis jusqu’à présent qu’aux secondes positives.
Ces prévisions sont aujourd’hui remises en doute par l’étude du scientifique Duncan Carr Agnew. Ce dernier montre comment la fonte des glaces en Antarctique et au Groenland vient ralentir de façon exceptionnelle la vitesse de rotation de la planète et peut ainsi avoir un impact considérable sur le calcul du temps.
Une seconde soustraite en 2029 ?
« Lorsque la glace fond, l’eau se répand sur l’ensemble de l’océan (…) ce qui modifie la répartition des fluides à la surface et à l’intérieur de la Terre », explique le scientifique. Un phénomène qui est observé depuis les années 1950 et qui n’a donc rien de nouveau.
Or le changement climatique, qui s’accélère et entraîne avec lui une fonte des glaces toujours plus rapide, vient donc ralentir la vitesse de rotation de la Terre bien plus fortement qu’à la normale.
Ainsi, l’opération initialement prévue en 2026 de soustraire une seconde au temps, pourrait se voir reportée en 2029. Un décalage conséquent, donc, qui témoigne de l’incroyable intensité du réchauffement climatique en cours.
« Je suis au courant du changement climatique depuis longtemps et je peux très bien m’en préoccuper sans cela, mais c’est une autre façon de faire comprendre aux gens à quel point c’est un problème important », ajoute Duncan Carr Agnew.
Sources : « A global timekeeping problem postponed by global warming », Nature, 27/03/24 / « Le réchauffement climatique ralentit la rotation de la Terre et chamboule le calcul du temps », RTS, 28/03/24
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