Burn-out, absentéisme, perte de sens, détérioration des conditions de travail : à l’approche de l’été, presque tous les hôpitaux publics connaissent un manque chronique de personnels paramédicaux et peinent à en recruter, alerte la Fédération hospitalière de France (FHF) dans une enquête publiée le 24 juin.
Sur les quelque « 400 établissements [publics] de santé » interrogés entre avril et mai 2022 par la FHF, 99 % ont en effet déclaré qu’ils ne parvenaient pas à embaucher suffisamment d’infirmiers et d’aides-soignants « de manière permanente » (80,3 %) ou « ponctuelle » (18,9 %).
Dans les hôpitaux, hors CHU, les postes d’infirmiers non pourvus ont doublé entre 2019 et 2022, passant de 3 % à 6,6 %. Les EHPAD, quand à eux, sont surtout en pénurie d’aides-soignants, et tous les établissements confondus recherchent du personnel de nuit.
L’enquête souligne qu’entre 2019 et 2022, « les établissements publics ont enregistré une hausse moyenne de 3 % de leurs effectifs en équivalents temps plein », mais que cette augmentation « n’a pas [pour autant] permis de réduire la proportion de postes vacants dans les professions d’aides-soignants et d’infirmiers ».
Cette situation paradoxale serait due, selon Frédéric Valletoux, président de la FHF, à la croissance et au vieillissement de la population, à « l’explosion des pathologies chroniques » requérant plus de soins et à « la faiblesse de la médecine de ville », qui implique un recours plus important des patients aux hôpitaux.
Pour la FHF, le manque de personnel aurait comme « conséquence première » d’accroître la fatigue des soignants, contraints de faire plus d’heures supplémentaires. Cette tension serait elle-même à l’origine de l’augmentation de l’« absentéisme moyen », qui s’élève à 9,9 %, tous types d’établissements confondus, soit un point de plus qu’en 2019 et deux points et demi de plus qu’en 2012.
Dans une consultation réalisée par l’Ordre national des infirmiers, à la fin du mois de mai, 71 % des répondants déclaraient ne pas avoir assez de temps à consacrer à chaque patient. Pour près de 90 % d’entre eux, ils estimaient par ailleurs que leurs « conditions d’exercice [étaient] devenues plus difficiles que par le passé ».
En conclusion de son enquête, la FHF prévient qu’« aucun vivier de professionnels » n’est « à rechercher parmi les agents suspendus pour non-vaccination », qui « ne représente[nt] plus que 0,3 % du total des agents des établissements ».
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