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Un projet de villas de luxe menace 20 hectares de forêt et 43 espèces protégées

En 2020, un habitant a commandé et financé un rapport d’étude ECOMED sur les 20 hectares du projet, pas moins de 43 espèces ont été recensées sur la zone, dont des espèces protégées. La construction nécessite donc une demande de dérogation pour destruction d’espèces protégées ou de leur habitat.

A 20 kilomètres d’Aix-en-provence, près du golf de Fuveau, un projet de construction de 132 villas est en cours et menace 20 hectares de forêt et 43 espèces protégées. Des militants se battent pour empêcher la construction, ainsi que la destruction de la forêt. Une ZAD est envisagée.

Selon Reporterre, en 2014, le propriétaire du golf et promoteur Philippe Laurent a finalement obtenu un permis d’aménager, après des années de procédure. La municipalité de Fuveau s’est de tout temps opposée à la construction de ce lotissement de luxe, mais la commune a perdu tous ses procès et s’est vue obligée de délivrer ce permis. Les travaux de déboisement ont débuté en décembre 2022.

Un voisin de la forêt dénonce :

« Il a annoncé débroussailler un peu le terrain, finalement il a tronçonné et dessouché des arbres pour faire une autoroute d’accès à ces villas »

A la suite de ça, deux arrêtés interruptifs de travaux ont été pris en avril et juin 2023 pour infraction aux règles de l’urbanisme. Tous deux ont été suspendus par le tribunal administratif, en attendant un jugement au fond. Le chantier allait ainsi redémarrer le lundi 11 septembre.

D’après France 3 Régions, dès 2001, les riverains se sont regroupés dans l’association Les amoureux de château l’arc afin de lutter contre la construction du lotissement. La forêt, bien que privée, représente 10 % de la surface boisée de la commune. 

En 2020, un habitant a commandé et financé un rapport d’étude ECOMED sur les 20 hectares du projet, pas moins de 43 espèces ont été recensées sur la zone, dont des espèces protégées. La construction nécessite donc une demande de dérogation pour destruction d’espèces protégées ou de leur habitat.

Selon l’article 2 de la Charte de l’environnement, « toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement ». Selon Marie Véroda, porte-parole du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) sur le terrain, la protection environnementale est aujourd’hui un devoir citoyen.

En juillet 2023, six associations dont les amoureux de château l’arc et Extinction Rébellion ont déposé une plainte pénale pour « destruction d’habitat d’espèces protégées sans autorisation » contre le golf et l’entreprise EIFFAGE, le constructeur. L’association nationale pour la biodiversité (ANB) et le GNSA ont également rejoint le combat juridique.

Le lundi 11 septembre, une vingtaine de militants se sont réunis, ont utilisé la technique des arm-locks, et se sont attachés aux engins de chantier pour empêcher leur démarrage. Ils ont réussi à bloquer le démarrage des travaux face aux gendarmes et aux ouvriers, pour l’instant inactifs.

Une vidéo de soutien postée le 9 septembre et réunissant des militants écologistes de renom tels que Pablo Servigne et Camille Etienne a permis de donner de la visibilité au combat. Les militants envisagent la création d’une Zone à Défendre (ZAD) à Fuveau si la préfecture ne prend aucune mesure. Charlotte, membre d’Extinction Rebellion Aix, explique pour le quotidien La Provence :

« (…) Rien n’est irréversible puisque rien n’est encore terrassé (…) On pense que ce projet est anachronique et ne correspond plus du tout à ce dont nous avons besoin, parce que nous avons besoin de préserver nos espaces naturels. »

 Selon Pierrot Pantel, chargé de mission juridique à l’ANB :

« Ces travaux sont illégaux : il n’y a pas eu de dérogation accordée pour détruire des espèces protégées, qui ne sont de toute façon accordées que quand il y a des ‘raisons impératives d’intérêt public majeur’. Tout l’enjeu pour le propriétaire, c’est donc de ne surtout pas avoir à demander de dérogation, puisqu’il sait qu’il n’a aucune chance de l’obtenir. »

Si les militants sont engagés dans une lutte non-violente et transparente, Charlotte avertit : si la préfecture ne déclare pas le projet illégal, les militants prévoient d’envoyer des grimpeurs pour occuper les arbres menacés par le déboisement.

Maïté Debove

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