Après un affront au maître de l’animation japonaise Hayao Miyazaki, ChatGPT a créé le buzz avec le « Starter Pack ». Une tendance où les internautes se représentent sous la forme de figurines emballées dans du plastique. Derrière les images virales, un réel impact écologique.
Le lancement de la fonctionnalité de génération native d’images de ChatGPT a créé un véritable engouement. Le premier buzz a été le plagiat du style du Studio Ghibli. Le président-directeur général d’OpenAI, Sam Altman, a indiqué sur X que les serveurs de l’entreprise propriétaire de ChatGPT « fondaient ».
Ces temps-ci, c’est le Starter Pack qui inonde les réseaux sociaux. Une semaine après le lancement de la fonctionnalité de génération native d’images, ChatGPT a traité plus de 700 millions de demandes. Or, ces tendances aussi amusantes soient-elles n’ont rien d’anodin.
L’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) consomme plus de ressources que le simple fait de naviguer sur le web. A cause de l’opacité des géants de la tech sur la consommation énergétique de l’IA, difficile d’en connaître très précisément l’impact.
Cependant, différents organismes en ont fait une estimation, et le bilan est accablant. L’Agence internationale de l’énergie estime ainsi qu’une requête sur ChatGPT consomme autant d’énergie que 10 recherches sur Google. Une étude du Washington Post et de l’Université de la Californie a calculé qu’utiliser ChatGPT pour écrire un email de 100 mots équivaudrait à gaspiller une bouteille d’eau de 50 cL.
Tout comme le téléchargement de photos et vidéos sur Internet pèse plus lourd, et donc plus de ressources, que du simple texte ; la génération d’images, à l’instar des starter packs, consomme une quantité astronomique d’eau et d’énergie.
Selon une étude de l’université Carnegie Mellon, une seule image de très bonne qualité nécessite autant d’électricité que le chargement d’un smartphone (1,6 wattheures), ainsi que deux à cinq litres d’eau. En termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES), générer 1000 images avec l’IA revient à conduire 6,5 kilomètres en véhicule à essence.
Bref, on court droit vers la catastrophe. A tel point que l’Agence Internationale de l’Energie, créée en 1974 pour éviter de futurs chocs énergétiques, lance l’alerte dans un rapport.
Les centres de données représentaient environ 1,5 % de la consommation mondiale d’électricité en 2024, soit 415 térawattheures (TWh). A ce rythme, ils consommeront d’ici cinq ans, à eux seuls, autant d’électricité qu’un pays comme le Japon. Ils contribueront à la hausse des émissions de CO2 liées à la production d’électricité : de 180 millions de tonnes de CO2, à 300 millions d’ici 2030 !
Pour cause, un centre de données typique axé sur l’IA consomme autant d’électricité que 100 000 foyers, mais les plus grands en construction aujourd’hui en consommeront 20 fois plus.
Et tous ces data centers, leurs usines et centrales ont besoin d’eau pour être refroidis. Toujours d’ici 5 ans seulement, ils auront besoin de deux fois plus d’eau : de 600 milliards de m² à 1200 m² d’eau.
Selon un rapport du Conseil économique, social et environnemental (Cese), développer et entraîner la version 3 de ChatGPT a demandé 700.000 litres d’eau. Une étude de la Cornell University a établi que l’IA pourrait consommer jusqu’à 6,6 milliards de mètres cube d’eau en 2027.
Face à ces générations d’images nocives pour la planète, des illustrateurs et illustratrices ont répondu avec leur propre starter pack, dessinés par de vrais humains.