Dans notre nouveau manifeste, intitulé « La Charge », l’avocat David Koubbi nous invite à nous réapproprier les fondements démocratiques de notre société pour en finir avec l’impunité de nos dirigeants. David Koubbi nous invite à unir nos contestations pour nous réapproprier la loi et en finir avec une justice à deux vitesses : celle qui punit les citoyens, mais protège les élites.
L’aggravation des inégalités en France
« La Charge » est d’abord un constat, implacable, qui démontre l’aggravation des inégalités en France accentuée par la crise économique et sanitaire que nous traversons actuellement. David Koubbi rappelle aussi une promesse, celle du Président Emmanuel Macron qui avait déclaré le 27 juillet 2017 :
« La première bataille, c’est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus. »
En Mars 2020, alors que la France entière s’est confinée à l’arrivée de la pandémie sur le territoire, qui ont été les grands laissés-pour-compte des autorités ? Les 811 000 sans-abri et les 4 millions de personnes mal-logées en France, trois ans après cette promesse.
Si la question du logement est d’une importance vitale pour la dignité humaine, elle est aussi un facteur extrêmement révélateur de la violence de la société actuelle. Alors que des centaines de milliers de personnes dorment toujours dehors, 8% des logements nationaux sont vacants et appartiennent à des banques !
Quant au budget du fonctionnement annuel de l’Elysée, il a augmenté de 3,5% en un an, pour atteindre les 110 million d’euros. Quand un sénateur s’est inquiété de cette augmentation et en a demandé la justification, aucune suite n’a été donnée à sa demande.
Mesures arbitraires pour l’aménagement du territoire, cadeaux fiscaux accordés aux banques et aux industriels, accaparement des richesses par une minorité, le réquisitoire est bien connu, et explique la légitime colère d’une population flouée par ses dirigeants supposés être au service de l’intérêt général.
La vraie révolution
Dans le Savant et le Politique, Max Weber forge le concept politique de violence légitime en définissant l’Etat comme « cette communauté humaine, qui à l’intérieur d’un territoire déterminé revendique pour elle-même et parvient à imposer le monopole de la violence physique légitime ». Mais en quoi cette violence serait-elle légitime quand elle s’abat sur ceux qui ont le moins ?
« La vraie violence se mesure à l’écart qui existe entre la promesse de campagne et le travail perceptible dans la réalité. La violence n’est pas ailleurs et elle légitime, à mes yeux, toutes les autres en retour. Aborder ce sujet signifie de le faire avec honnêteté. Que signifient ces reportages sur les casseurs, sur les black blocs, en marge du mouvement des « Gilets Jaunes » par exemple ? Se faire rebattre les oreilles avec ces débordements, traités comme des faits divers, alors qu’il faut y voir les stigmates d’une détresse, est tout bonnement lamentable. » explique ainsi David Koubbi dans notre manifeste
La répression étatique à l’encontre des manifestations des gilets jaunes a été fermement condamné par les plus hautes instances de protection des droits de l’homme qui décrient les armes de guerre utilisée par les forces de l’ordre : emploi massif de gaz lacrymo, nasses, grenades explosives GLI-F4, grenades de désencerclement et lanceurs de balles LBD40 qui ont mutilé de trop nombreux citoyens.
« La vraie révolution consiste simplement à appliquer nos textes, tels qu’ils existent. Les appliquer oui, mais les appliquer à tous, sans distinction. Y compris à nos dirigeants. Faire en sorte que le droit les frappe lorsqu’ils dévient, aussi durement qu’il nous frappe, nous citoyens, lorsque nous dévions. » plaide David Koubbi
Et comme toute révolution, elle ne doit oublier personne : les humains et les autres animaux, et doit élever la population grâce à l’apprentissage collectif et la préservation de nos libertés, à l’heure où des mesures de plus en plus liberticides nous sont imposées au nom de la lutte sanitaire.
Unir nos contestations et attaquer
Pour y parvenir, David Koubbi nous invite à s’allier avec ceux qui partagent nos indignations, c’est à dire regarder ce qui nous rassemble plutôt que ce qui nous divise. De nous rappeler que pendant que nous nous écharpons sur nos différences, une classe bien organisée et soudée continue de tenir les rênes du pouvoir.
Un exemple d’actualité et très concret de cette organisation de caste est le scandale qui frappe l’actuel ministre de la justice, Éric Dupond-Moretti, qui est, en tant que garde des Sceaux, accusé d’un double conflit d’intérêts lié, d’une part, au Parquet national financier (PNF) et, d’autre part, au futur procès pour corruption de l’ancien président Nicolas Sarkozy et de son avocat Me Thierry Herzog dans l’affaire « Bismuth ».
« Nous ne voulons plus de leur pacte de place faisant que leurs amis seront jugés moins sévèrement que n’importe quel citoyen. Le fait d’unir nos contestations n’implique en rien que nous soyons d’accord sur tout le reste. Exemple : nous avons que tel homme politique manque de probité, nous savons qu’il ne fait rien, jamais, pour mettre en œuvre tel point clé de son programme. Nous pouvons unir nos désapprobations pour le prier aimablement de disparaître du paysage, car il devient urgent de le remplacer par un citoyen honnête qui aura à cœur de servir l’intérêt commun. » développe David Koubbi dans le manifeste « La Charge »
Pour cela, il faut nommer, poursuivre et juger toutes les femmes et hommes politiques qui n’appliqueraient pas la voix du peuple. David Koubbi propose de créer des vigies citoyennes là pour surveiller le déroulement de chaque dossier judiciaire impliquant des personnages « importants » de la République ou de l’économie.
Nommer Jean Castex dont une enquête embarrassante sur sa gestion des déchets a été interrompue juste après sa nomination. Nommer le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin visé par une information judiciaire pour viol. Le même Darmanin qui a interdit la distribution de nourriture aux migrants à Calais. Nommer Olivier Véran, Agnès Buzyn et Edouard Philippe pour leur gestion de la crise du Covid-19. Et tou.te.s les autres.
Si les conflits d’intérêts peuvent sembler décourageants, David Koubbi souhaite rappeler que nombre de magistrats sont toujours intègres, et qu’il s’agit désormais de leur accorder crédit et leur apporter notre aide pour poursuivre les élites corrompues et fautives. Et de conclure :
« Décidons de ne plus aller de remaniement en remaniement, pour voguer, anesthésiés, vers l’élection d’après, pour que rien ne bouge. Le seul gouvernement qui puisse fonctionner est un gouvernement au service du Peuple, dirigé par le Peuple et contrôlé par le Peuple. »
Crédit photo couv : Gabrielle Cézard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Découvrez le détail de ce texte percutant et exhaustif dans le Manifeste « La Charge »