Des résidus de pesticides interdits au sein de l’Union européenne sont retrouvés dans 9 % des échantillons alimentaires testés en 2023, selon les données de l'Autorité européenne de sécurité des aliments. « Ces pesticides reviennent dans les assiettes des consommateurs européens par un effet boomerang via les importations », dénonce Foodwatch. Des entreprises comme Bayer, BASF et Biesterfeld continuent de produire sur le sol de l’Union européenne des pesticides destinés à l’exportation.
« Il faut cesser d’urgence ce commerce toxique pour la santé. Interdire les pesticides chez soi mais les exporter à l’étranger est totalement immoral », souligne Camille Dorioz, directeur des campagnes chez foodwatch.
Les données de surveillance des pesticides de l’EFSA montrent des taux de contamination allant jusqu’à 50 % pour le thé, le riz, le gombo, les épices, les bananes et d’autres fruits exotiques comme le fruit de la passion.
Les aliments importés du Rwanda, du Cambodge, de Madagascar, du Paraguay et du Bangladesh présentaient les taux de contamination les plus importants.
Des pesticides cancérigènes et reprotoxiques
« Selon le rapport de l’EFSA, 580 substances pesticides différentes ont été détectées dans des échantillons d’aliments prélevés dans l’ensemble de l’Union européenne en 2023, provenant de plus de 400 pesticides différents, dont plus de 200 sont actuellement interdits dans l’Union européenne », indique foodwatch.
Il s’agit notamment d’insecticides comme l’imidaclopride, un néonicotinoïde, et de fongicides comme le flutriafol. Ces pesticides ont été interdits, car il s’agit de substances dangereuses, considérées comme étant cancérigènes et reprotoxiques.
Foodwatch exhorte ainsi Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, à agir en lui adressant chaque jour une pétition intitulée « Pesticides interdits : stop au commerce toxique ! », signée par plus de 90 000 personnes à ce jour.
Foodwatch dénonce depuis 2020 ce scandale sanitaire, avec d’autres organisations. « La Commission européenne a lancé un processus législatif visant à interdire les exportations en mars 2023. Cependant, depuis la « période de consultation » au cours de laquelle les parties prenantes et les experts étaient invités à apporter leur contribution, il ne s’est rien passé », déplore l’ONG.
Foodwatch demande l’interdiction totale des exportations de pesticides dont l’utilisation n’est plus autorisée au sein de l’Union européenne, et une tolérance zéro pour les résidus de ces substances dans les produits alimentaires importés.