Vous cherchez un média alternatif ? Un média engagé sur l'écologie et l'environnement ? La Relève et la Peste est un média indépendant, sans actionnaire et sans pub.

Les TTR : Ces congés qui permettent de prendre des vacances plus longues en favorisant le train

Concrètement, chaque collaborateur a le droit à 2 TTR par an. Des jours que l’entreprise appellent « semi-off ». Une fois demandés, ces derniers doivent être validés par les RH. Sans oublier un justificatif du trajet, qui doit impérativement durer plus de 6 heures.

Société parisienne accompagnant les entreprises dans leurs recherches de bureaux à louer, Ubiq a récemment fait parler d’elle pour un tout autre sujet. Depuis un an et demi, elle est la première à avoir instauré des congés TTR, à savoir des jours de Temps de Trajet Responsable pour ses salariés. L’objectif : permettre de prendre des week-ends ou vacances plus longs en favorisant les déplacements responsables, et notamment le train. Une façon novatrice et inspirante d’adapter le monde du travail d’aujourd’hui à celui de demain.

Une demande des salariés

La société, aujourd’hui forte de 12 ans d’expérience, est formée d’une équipe jeune, dynamique. Une caractéristique qui lui a permis, au-delà de ses compétences premières, à savoir mettre en relation des entreprises avec des gestionnaires d’espaces pour la location de bureaux, d’explorer des tendances du bureau de demain, et plus largement de la façon de travailler à l’avenir. Comment être plus flexible, démocratiser le télétravail, en bref, comment amener le bien-être professionnel au cœur de la réflexion.

C’est à ce titre qu’au cours d’une discussion entre collègues, ayant tous envie de développer l’idée de voyages responsables, vient l’idée d’ajouter aux RTT déjà existants, des TTR.

« Nous nous sommes fait la réflexion que nous aimerions davantage voyager en train lors des week-end, tout en sachant que le temps de voyage prend déjà une bonne partie de celui-ci. L’idée était de se dire que les entreprises pourraient nous aider à concilier les deux », explique Margaux Beaunez, responsable marketing et communication pour La Relève et la Peste.

Mehdi Dziri, le directeur général de l’entreprise, à l’écoute de ses salariés et de leurs suggestions, donne son feu vert. Quelques mois après, les RH mettent en place le dispositif. Ubiq devient ainsi la première entreprise française à proposer les TTR à ses salariés.

« Nous sommes très heureux d’en être à l’initiative, mais l’objectif surtout, est de le diffuser. Pour nous, il a été plutôt facile de mettre en place les TTR car nous sommes une petite société de 35 personnes, avec des gens très à l’écoute. Pour des sociétés plus grosses, il peut y avoir plus de difficultés ».

2 TTR par an

Concrètement, chaque collaborateur a le droit à 2 TTR par an. Des jours que l’entreprise appellent « semi-off ». Une fois demandés, ces derniers doivent être validés par les RH. Sans oublier un justificatif du trajet, qui doit impérativement durer plus de 6 heures.

« L’idée est surtout de bien communiquer sur le fait que l’un ou l’autre est en TTR. Libre à chacun de vouloir travailler comme il le souhaite, d’être disponible sur son temps de trajet ou non. C’est un temps de travail différent de celui que l’on peut avoir au bureau. Je peux être dispo si mon équipe en a besoin mais je peux aussi couper pendant deux heures », détaille Margaux pour La Relève et la Peste.

Grâce à ce dispositif, ce sont davantage les voyages en train, et en Europe, qui sont privilégiés. Comme pour Paul Verken, salarié d’Ubiq adepte des TTR, qui s’est déjà rendu en Corse, au Maroc ou en Italie.

« L’instauration du TTR permet de pousser les collaborateurs à prendre conscience du poids de leurs déplacements dans cette mission qui nous incombe à tous : diminuer nos émissions de C02 pour limiter le réchauffement climatique. Elle permet aussi de répondre à l’objection quasi universelle « Mais le train c’est plus long que l’avion », explique-t-il à La Relève et la Peste.

Revoir sa manière de voyager

Une façon, aussi, de revoir la notion du voyage et de découvrir d’autres destinations. « L’ambition est de voyager moins loin, moins souvent et plus longtemps. C’est la recette gagnante pour découvrir de nouveaux endroits, bien plus original qu’un court week-end dans une capitale européenne ! », ajoute Paul Verken.

Mais aussi de repenser, de façon plus globale, sa façon de consommer. « Le “slow travel” est une manière de plus de repenser notre manière de consommation dans la continuité des autres domaines déjà mis en lumière comme étant trop consommateurs de ressources. On sait qu’un Paris New-York aller/retour émet près de 2 tonnes de CO2 / passager, tandis que les accord de Paris visant à limiter le changement climatique à +1,5° recommandent de ne pas dépasser un bilan carbone par personne de 2 tonnes… Annuelles ! Forcément cela amène à réfléchir », conclut le salarié d’Ubiq pour La Relève et la Peste.

Une initiative remarquée

Un dispositif qui trouve aussi ses limites selon les profils de chacun. « C’est bien sûr un avantage collaborateur, mais tout le monde ne l’utilise pas et c’est évidemment plus facile lorsqu’on est jeune, dynamique. S’il y a des enfants, d’autres impératifs, cela peut être un peu plus compliqué », nuance la Margaux Beaunez pour La Relève et la Peste.

Pour l’entreprise, la mise en place de ces deux jours de TTR équivaut à 600 ou 700 euros par salarié et par an. L’équivalent d’un jour de congé classique. Un budget pour l’entreprise, donc, mais qui semble nécessaire d’un point de vue du bien-être et de la fidélisation des salariés, qui peuvent travailler en accord avec leurs valeurs.

Une initiative qui n’est d’ailleurs pas passée inaperçue, ni vu du point de vue des entreprises, ni des médias. « Nous avons été sur-sollicités, avec beaucoup de retombées. C’est un sujet qui a même été abordé à l’Assemblée Nationale par le parti écologiste. De plus en plus d’entreprises, plutôt de notre taille, commencent à mettre en place le dispositif. Cela a généré de l’intérêt, a fait bouger les choses, même à notre petite échelle et nous en sommes très contents », termine Margaux Beaunez pour La Relève et la Peste.

La Relève et La Peste

Faire un don
"Le plus souvent, les gens renoncent à leur pouvoir car ils pensent qu'il n'en ont pas"

Votre soutien compte plus que tout

Découvrez Océans, un livre puissant qui va vous émerveiller

Plongez en immersion avec les plus grands scientifiques pour tout comprendre sur l’état de nos océans. Des études encore jamais publiées vous feront prendre conscience de l’incroyable beauté de nos océans. Tout cela pour vous émerveiller et vous donner une dose d’inspiration positive.

Après une année de travail, nous avons réalisé l’un des plus beaux ouvrage tant sur le fond que sur la forme. 

Articles sur le même thème

Revenir au thème

Pour vous informer librement, faites partie de nos 80 000 abonnés.
Deux emails par semaine.

Conçu pour vous éveiller et vous donner les clés pour agir au quotidien.

Les informations recueillies sont confidentielles et conservées en toute sécurité. Désabonnez-vous rapidement.

^