BREVE – Une baleine à bec a été retrouvée morte échouée sur la plage de Messanges (Landes) ce samedi 8 mai en fin de matinée. L’autopsie a révélé 16 kilos de plastique présents dans l’estomac de la baleine, grande de 5 mètres de long. Pâtes, chips, sacs de magasin et sachets d’emballages en tout genre, symboliques de notre société de surproduction, ont été la cause de son trépas.
Aussi appelé baleine de Cuvier ou Ziphius, le cétacé a été retrouvé mort échoué ce samedi sur une plage de la commune landaise de Messanges. Selon les experts de l’Observatoire Pelagis, spécialisé dans l’étude des mammifères et oiseaux marins, cette baleine s’échoue très rarement, seulement deux à trois cas sont généralement retrouvés chaque année.
L’association locale Itsas Arima a procédé à l’autopsie de la baleine de Cuvier pour mieux comprendre les raisons de son décès prématuré. En ouvrant son estomac, stupeur, les scientifiques ont retrouvé pas moins de 16 kilos de plastique !
« Il s’agissait principalement de sacs plastique, mais on a réussi à identifier aussi des paquets de chips, des sachets de pâtes, des sacs de magasins divers ou encore des sachets de filtres. » détaille l’association
Au laboratoire, une étude approfondie a révélé que la baleine était très affaiblie par une maladie des reins. Plutôt que de plonger en profondeur comme à son habitude, elle a donc dû se nourrir de tout ce qu’elle a trouvé près de la surface : en grande partie des déchets causés par l’humain.
« C’est la première fois que je vois ça en sept ans d’activité » a raconté Pascal Ducasse, correspondant à Pelagis pour la côte landaise, pour FranceBleu. Il dit sa « stupeur » et sa « colère » de retrouver autant de plastique dans le ventre de l’animal. « Ça n’a rien à faire là, et c’est anormal qu’un animal meure comme ça ».
La baleine est décédée en mer et a dérivé longtemps avant de venir s’échouer sur les côtes françaises. Chaque année, 8 millions de tonnes de déchets en plastique sont rejetées dans les océans. Ils menacent l’écosystème et sont directement responsables de la mort d’environ 100 000 mammifères marins par an.
Aujourd’hui, environ 80% du plastique présent dans les océans provient de nos déchets terrestres : bouteilles de soda, emballages alimentaires, pneus, etc., tandis que les 20% restants proviennent de sources marines. Les filets de pêche abandonnés – également appelés « filets fantômes » – sont également une source inquiétante de déchets marins.
« Cette espèce est encore très mystérieuse pour les scientifiques, on connait encore peu de chose sur elle. Elle est très rare à observer, surtout près de nos côtes et pourtant nous avons un énorme impact sur elle, la preuve ! Ce sont des animaux incroyables, capable de plonger à près de 3000m de profondeur pour se nourrir et le plastique ne fait clairement pas partie de son régime alimentaire. » expliquent les scientifiques
« Il est donc grand temps de valoriser nos déchets au maximum afin qu’ils ne finissent plus dans la nature. Si on ne le fait pas pour nous, faisons-le pour nos océans et ses habitants. » a conclu Itsas Arima
Crédit photo couv : Itsas Arima