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Covid-19 : L214 demande un moratoire sur l’élevage intensif

Les réponses qui ont pour l’instant été apportées par le gouvernement français dans la gestion de la crise sanitaire se concentre uniquement sur le traitement des symptômes (approvisionnement en masques, relance économique, recherche scientifique, vaccin…) et non des causes. C’est ce que dénoncent des scientifiques dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron.

Après bientôt un an, la France est toujours sous le joug de mesures sanitaires restrictives ayant des conséquences économiques et psychologiques extrêmement difficiles pour la population. Dans une nouvelle campagne de mobilisation citoyenne intitulée « On subit les conséquences, mais qui agit sur les causes ?», l’association L214 pointe l’inaction politique du gouvernement français à faire le nécessaire pour prévenir et éviter les prochaines pandémies, et soutient l’alerte du monde scientifique en demandant un moratoire sur l’élevage intensif.

Le rôle de l’élevage intensif dans les épidémies

Pour sa nouvelle campagne, l’association L214 s’appuie sur le constat unanime de la communauté scientifique pour qui les zoonoses sont une des principales sources des maladies émergentes chez l’être humain.

Aujourd’hui, 60 % des 1 400 agents pathogènes humains sont d’origine animale, 75 % des agents pathogènes émergents sont d’origine animale et 75 % des maladies animales émergentes peuvent nous contaminer (source).

Si l’on ne sait toujours pas quelle espèce d’animal, vison, chauve-souris ou pangolin, a été le vecteur pour transmettre le coronavirus à l’humain, le rôle désastreux des élevages industriels a largement été démontré par la communauté scientifique dans la propagation de la maladie.

Lire aussi : L’accroissement du bétail est un facteur-clé de pandémies mondiales

Comme nous l’explique Serge Morand, chercheur au CNRS, écologue de la santé et parasitologiste dans l’article ci-dessus, l’extension du bétail réduit terriblement le territoire des animaux sauvages et favorise le passage des épidémies des animaux sauvages aux animaux domestiques puis à l’homme. En conséquence de cause, les méga-fermes qui pullulent aux quatre coins du globe sont les incubateurs parfaits des nouvelles épidémies.

Même avis exprimé par Franck Courchamp, écologue, directeur de recherche CNRS au laboratoire Écologie, systématique et évolution :

« Confiner un maximum d’animaux de ferme génétiquement semblables dans un minimum d’espace, qui plus est à proximité d’espèces sauvages porteuses de virus, fournit un cadre idéal aux pathogènes pour infecter d’autres espèces. Quand un virus s’introduit dans une installation de ce type, c’est buffet gratuit pour lui. Plus rien ne l’arrête. »

Dans une alerte adressée aux dirigeants et citoyens du monde entier, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a rappelé le 27 décembre dernier que la pandémie provoquée par le coronavirus est loin d’être la dernière. Parmi les virus des grippes porcines et aviaires, certains inquiètent particulièrement les scientifiques comme le H5N1, avec son taux de mortalité de 60 % et plus, et la grippe H7.

Prendre les mesures nécessaires

Malgré cela, les réponses qui ont pour l’instant été apportées par le gouvernement français dans la gestion de la crise sanitaire se concentre uniquement sur le traitement des symptômes (approvisionnement en masques, relance économique, recherche scientifique, vaccin…) et non des causes. C’est ce que dénoncent des scientifiques dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron.

Afin de ramener la réflexion politique autour des causes et de la prévention des futures pandémies, l’association L214 lance donc une campagne intitulée « On subit les conséquences, mais qui agit sur les causes ? », qui exige de nos responsables politiques des actions concrètes pour sortir de l’élevage intensif et interdire de nouvelles constructions destinées à élever des animaux sans accès au plein air.

« Ce plan de sortie de l’élevage intensif impliquerait la réduction de la consommation des produits carnés : le développement d’une végétalisation d’ampleur de l’alimentation en restauration collective publique ou privée à travers l’augmentation progressive de la part de protéines végétales dans les repas est indispensable. Réduire la production amènerait l’autonomie protéique – notamment la fin des importations de soja – que la France ne peut atteindre aujourd’hui au vu du nombre très élevé d’animaux qu’elle élève et abat. Ces demandes sont soutenues par la Convention citoyenne pour le climat. » détaillent les scientifiques dans leur lettre ouverte

Réduire drastiquement notre consommation de produits issus d’animaux est également un levier indispensable dans la lutte contre le réchauffement climatique et l’extinction de la biodiversité, principalement causée par la disparition de leur habitat du fait des activités humaines et notamment… de l’élevage intensif.

Pour appuyer leur demande, l’association L214 a lancé une pétition en ligne et organise des actions dans toute la France « afin d’informer et de sensibiliser les citoyens sur les causes des pandémies et l’absence de mesures de la part du chef de l’État. » L’association appelle également les élus locaux à rejoindre la démarche.

Laurie Debove

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