BREVE. Après 39 jours de grève de la faim, le suisse Guillermo Fernandez a obtenu gain de cause. A sa demande, le Parlement suisse va recevoir une formation sur l’état des lieux de la crise climatique par les experts suisses ayant travaillé sur les rapports du GIEC, le 2 mai 2022.
La demande paraissait raisonnable, et pourtant il aura fallu 39 jours à Guillermo Fernandez pour se faire entendre par le Parlement suisse. Depuis le 01er novembre, ce père de trois enfants tenait une grève de la faim à Berne afin de sensibiliser les élus à l’accélération de la crise climatique.
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Ce jeudi 9 décembre, en fin de matinée, Guillermo Fernandez a enfin pu mettre un terme à sa longue croisade. La nouvelle présidente de la chambre basse, Irène Kälin, a décidé de répondre favorablement à sa demande en invitant les parlementaires des deux chambres à une rencontre le 2 mai au Palais fédéral pour évoquer les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), avec les spécialistes suisses qui ont participé à leur rédaction.
« Ces rapports sont une source fiable et citée à maintes reprises dans le cadre de la problématique climatique », estime Irène Kälin dans un communiqué. « Les parlementaires doivent donc en connaître les résultats rapidement et de première main ».
Après avoir perdu vingt kilos, Guillermo Fernandez a rompu son jeune en mangeant un morceau de banane sur la place Fédérale, où il se rendait tous les jours depuis le 1er novembre pour se faire entendre, quelle que soit la météo.
« Les faits scientifiques indiquent clairement que nous envoyons nos enfants dans ‘un futur infernal’, pour reprendre la formule exacte du Secrétaire Général des Nations Unies, M. António Guterres. Bon nombre de parlementaires ne semblent pas avoir conscience de cette réalité terrifiante et urgente. Désormais, nous saurons qu’ils savent. Qui sait et n’agit pas pour sauver nos enfants n’est pas légitime pour décider de notre futur et surtout pas celui de nos enfants », a-t-il déclaré sur son site internet.
Signe que l’action était forte, la grève de Guillermo Fernandez avait provoqué la gêne de quelques parlementaires suisses, tandis que plusieurs dizaines de scientifique lui avaient apporté leur soutien total.
« Le fait que ma démarche aboutisse sur un succès la rend légitime », a-t-il terminé.
Et Guillermo Fernandez pense déjà à la suite. Après cette première victoire, l’ancien gréviste a déclaré vouloir continuer à donner tout son temps à la lutte climatique, en organisant d’autres mobilisations grâce au réseau de soutien qu’il a constitué durant ces 39 jours de grève de la faim.
Crédit photo couv : Fabrice COFFRINI / AFP