Des activistes ont détourné plus de 400 panneaux publicitaires et abribus en Angleterre, aux Pays-Bas, en Espagne, en Italie, au Portugal, en Belgique et en France lors du Salon de l’Auto à Bruxelles en janvier, afin de dénoncer le lobbying contre la politique climatique et la publicité mensongère des multinationales Toyota et BMW.
Parmi les activistes se trouvaient Subvertisers International, un réseau d’individus et d’organisations spécialisé dans la lutte anti-publicité, Brandalism, un collectif d’artistes et d’activistes qui détournent la publicité pour dénoncer le greenwashing des grands pollueurs, et Extinction Rebellion.
Les affiches des panneaux détournés ont été réalisées par des artistes britanniques tels que Lindsay Grime, Michelle Tylicki, Menry Wernz, Fokawold, Matt Bonner et Darren Cullen. Elles représentent des modèles polluants de Toyota et BMW : la Toyota Land Cruiser et les BMW X5 et X7 SUV.
Sur l’une d’entre elles, une Toyota Land Cruiser en ville, forçant des piétons avec poussette, des enfants et des cyclistes à s’écarter de sa route. Une autre parodie le slogan de BMW “Add Driving Pleasure” en le remplaçant par “Add Climate Breakdown”.
D’après Extinction Rebellion, malgré de vastes campagnes promouvant leurs véhicules électriques, les deux constructeurs se consacrent encore largement à la production de véhicules à combustion. En 2021, une étude de Greenpeace indiquait qu’à peine 0.2% des voitures vendues par Toyota faisaient usage de batteries électriques.
En 2022, Toyota et BMW se classent 10ème et 16ème entreprises les plus impliquées dans le lobbying pro-énergies fossiles au monde, les plaçant également premiers du secteur automobile.
Sebastian, porte-parole de la coalition, déclare : « Alors que Toyota couvre nos villes de publicités affichant le slogan ‘Beyond Zero’, elle met les gouvernements du monde entier sous pression pour affaiblir les plans de qualité de l’air, sous menace de poursuites judiciaires. Leurs publicités sont trompeuses. »
Les activistes demandent ainsi aux gouvernements de réguler la publicité pour les produits nocifs pour l’environnement, et d’interdire la publicité mensongère des entreprises polluantes.
A échelle internationale, l’idée d’interdire la publicité des biens et services destructeurs d’écosystèmes prend de l’ampleur. En France, depuis le 22 août 2022, la publicité pour les énergies fossiles est interdite. En Belgique, le parti Ecolo-groen a récemment proposé une législation similaire. Une ville des Pays-Bas a également banni la pub pour la viande, les vols et les énergies fossiles.
Un groupe d’experts des Nations Unies a également récemment rendu public un guide de transition vers la neutralité carbone pour les entreprises qui évitent les allégations environnementales trompeuses et le lobbying.