Actuellement, seul 2.7% du temps de parole des débats présidentiels est accordé à la crise climatique. Face à ce constat, plus de 150 militants écolos se sont rendus devant les locaux de France Télévisions hier soir, pour alerter les rédactions de tous les médias français, sur la nécessité de faire de l’urgence climatique une priorité médiatique. Ils exigent une communication honnête et à la hauteur des enjeux climatiques.
Hier soir a eu lieu le deuxième volet d’actions visant à sensibiliser les médias pour mieux informer le grand public sur la réalité du changement climatique. La première avait eu lieu en novembre 2021, lors de la COP26.
En cause, les scientifiques estiment que le premier rapport du GIEC n’a pas reçu une attention médiatique à la hauteur des enjeux. Sur les 36 heures qui ont suivi sa parution, les chaînes d’information en continu n’en ont ainsi parlé qu’1 heure.
Même constat sur la place de la crise climatique dans les débats pour la course à la présidence française. A quelques semaines du premier tour, les questions climatiques représentent seulement 2,7% du débat présidentiel. Pourtant, 94% des français considèrent que le changement climatique est un enjeu capital.
« Les vols spatiaux de 2 milliardaires ont fait douze fois plus d’articles que les dix crises humanitaires les moins médiatisées à l’heure actuelle. » dénonce Fanny Petitbon, responsable plaidoyer de CARE France
Or, le prochain rapport du GIEC paraît ce dimanche 28 février. Extinction Rebellion France a donc organisé lundi 21 février une action de sensibilisation devant les locaux de France Télévisions avec trois revendications fortes, « soutenues par la totalité des mouvements climats » :
- mettre l’urgence climatique au cœur des débats présidentiels
- une augmentation quantitative du temps consacré à ces sujets, à la hauteur des enjeux : la survie des espèces dont la nôtre
- une augmentation qualitative également, afin d’accompagner l’éveil des consciences avec pédagogie, d’expliquer pourquoi les changements sont obligatoires, urgents et justes.
« Nous avons besoin des médias pour ces élections, afin de ne pas laisser les politiques détourner l’attention des citoyen.ne.s au profit de sujets polémiques et racoleurs, reléguant ainsi la survie des espèces, dont la nôtre, au second plan. La jeunesse a besoin d’espoir et réclame de la visibilité en ce qui concerne son avenir. Parce qu’une croissance économique sur une planète aux ressources limitées n’est plus possible, la sobriété nécessaire à l’évolution de nos modes de vie est source de bonheur et de solidarité, ce n’est pas une régression. Nous demandons que les français soient mieux et plus éclairés sur le caractère mortifère du système actuel, liant économie et finance, consommation et destruction du vivant. » expliquent-ils
Un constat partagé par le monde scientifique. Au début du mois, soit à quelques semaines de l’élection présidentielle, 1 400 scientifiques, (climatologues, géographes, sociologues, philosophes, historiens, océanographes, astrophysciens, mathématiciens et économistes) ont lancé l’alerte sur « l’absence de débat démocratique (…) sur les graves bouleversements en cours et à venir qu’ils concernent le climat, l’océan, la biodiversité ou les pollutions ».
Cette action fait écho à la campagne lancée par « L’affaire du siècle », et soutenue par de nombreux scientifiques et personnalités, qui exige que la question du climat soit centrale dans le débat présidentiel. La société civile est invitée à signer leur appel et se joindre aux revendications des militants climat.
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