« Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans … » Il y a encore trente ans en France, on pouvait ramener la bouteille de lait de jus ou de soupe au magasin, et récupérer le surplus qu’on avait payé dans le prix d’achat. La bouteille était alors réutilisée jusqu’à cinquante fois. En termes énergétiques, la réutilisation de la bouteille ne coûtait presque rien.
Le système a été abandonné dans les années 90 avec la multiplication des emballages plastiques. « Oui mais aujourd’hui on recycle ! » dira-t-on. Si on insiste beaucoup sur le recyclage aujourd’hui, c’est que ce geste simple et rapide peut donner bonne conscience, mais aussi empêcher de remettre en question le geste de départ qui est d’acheter des bouteilles en plastique.
Quand une bouteille en verre est recyclée, elle est brisée et fondue et une nouvelle bouteille est créée. Le processus de consigne permet d’économiser 75 % d’énergie et 33 % d’eau en plus par rapport au recyclage.
À l’heure où l’on parle plus que jamais d’écologie, on peut se demander pourquoi le système de consigne n’est pas envisagé plus sérieusement. Les critères à prendre en considération sont le transport et le poids de la marchandise à acheminer.
Au niveau du plastique, le projet de loi économie circulaire prévoit un système analogue pour les bouteilles en plastique, qui seraient rapportées par les consommateurs dans des points de collecte, pour la plupart les grandes surfaces. Dix pays de l’Union Européenne appliquent déjà cette mesure. Sauf qu’en France, la gestion des déchets est gérée par les collectivités, qui ne voient pas d’un bon œil la main mise du privé sur la gestion des déchets, dans laquelle elles ont beaucoup investi. D’autres soulignent que ce système encouragerait les gens à consommer du plastique en se donnant bonne conscience par la consigne.
La gestion des déchets sera un enjeu important d’écologie mais aussi de nos économies. Elle interroge nos comportements et notre responsabilité car, tout en étant indispensable, elle peut aussi, selon nos choix, conforter nos mauvaises pratiques ou au contraire nous amener à changer fondamentalement nos habitudes. À nous de choisir.