Après six ans de bataille, le collectif du Parc d’Hiver a réussi à préserver 17 ha de forêt littorale à Mimizan, dans les Landes. Le Conseil d’État a mis un terme définitif au projet de lotissement qui la menaçait. Ce havre de biodiversité est de nouveau classé Naturel, et la pipistrelle de Nathusius peut continuer à chasser en paix.
Depuis 2019, la SEPANSO Landes, les habitantes et habitants regroupés au sein du Collectif du Parc d’Hiver et de nombreux soutiens luttaient pour protéger une forêt de 17 ha, menacée de destruction pour un projet immobilier de plus de 300 logements, dans les Landes.
Le tribunal administratif de Pau, puis la Cour administrative d’appel de Bordeaux (11 mars 2025) avaient annulé le défrichement du parc d’Hiver (environ 17 hectares) en vertu de la loi Littoral, du fait que ce bois diversifié assure la stabilité et la prévention du risque de submersion marine.
Le 7 novembre 2025, par un arrêt n° 504251, le Conseil d’État a refusé d’admettre le pourvoi de la commune de Mimizan, validant pour toujours le classement de ce bois remarquable en zone naturelle.
« Au-delà du droit, cette victoire est d’abord celle d’un site vivant », s’est réjoui le collectif du Parc d’Hiver.
En effet, un inventaire naturaliste mené par l’association Cistude Nature avait découvert dans le bois au moins 27 espèces protégées (plantes, oiseaux, amphibiens, reptiles, insectes, mammifères), et 13 espèces de chauves-souris (dont 9 à fortes affinités arboricoles). Parmi elles, figure une espèce particulièrement rare à l’échelle régionale : la pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii), chauve-souris d’intérêt communautaire, classée quasi menacée aux listes rouges nationale et régionale.

Vue aérienne du Parc d’Hiver – Crédit : Commune de Mimizan
« Derrière les lignes de code et de PLU, ce sont des arbres, des écureuils, des chauves- souris, des plantes rares, la loutre d’Europe et tout un cortège discret qui viennent d’obtenir un répit durable », décrypte le collectif du Parc d’Hiver.
Les associations demandent à présent à la commune de Mimizan de classer l’ensemble du site en zone naturelle protégée, assortie d’un Espace Boisé Classé sur toute la chênaie et la pinède, et d’engager un travail avec les habitants, les associations et les scientifiques pour faire du Parc d’Hiver un véritable sanctuaire forestier littoral, ouvert à des usages doux : promenade, découverte naturaliste, éducation à l’environnement.
« Les forêts littorales, les chênaies, les zones humides, les couloirs écologiques ne sont pas des réserves foncières. Ce sont des biens communs, protégés par la loi, un précieux Patrimoine naturel que nous devons transmettre intacts », rappelle le collectif du Parc d’Hiver.
Com disen en Gasconha, « quan aimas ton país, ne lo bastin pas en doça ». (Comme on dit en Gascogne, « quand tu aimes ton pays, on ne le bâtit pas en douce »).
Un autre monde est possible. Tout comme vivre en harmonie avec le reste du Vivant. Notre équipe de journalistes œuvre partout en France et en Europe pour mettre en lumière celles et ceux qui incarnent leur utopie. Nous vous offrons au quotidien des articles en accès libre car nous estimons que l’information doit être gratuite à tou.te.s. Si vous souhaitez nous soutenir, la vente de nos livres financent notre liberté.