Notre langage reflète aussi notre rapport à notre environnement. Si certains peuples autochtones n'ont pas de mot pour parler de "nature", des langues du monde entier ont développé des vocabulaires poétiques pour exprimer ce qu'elle provoque en nous. Quelques pépites, liste non-exhaustive.
Le matin
Gökotta (suédois) : se réveiller tôt le matin pour sortir dans les bois et entendre le premier chant des oiseaux.
Dauwtrappen (hollandais) : se lever tôt et marcher pied nu sur l’herbe encore fraîche de la rosée du matin
L’eau
Mangata (suédois) et Yakamoz (turc) : le reflet de la lune sur l’eau
Kawaakari (japonais) : reflets particuliers que peut prendre l’eau au crépuscule ou une fois la nuit tombée
Rimjhim (hindi) : le son de la pluie qui tombe contre une surface
Les arbres
Ruska (finnois) : moment de l’automne durant lequel les feuilles deviennent oranges
Komorebi (japonais) : la lumière du soleil qui passe entre les feuilles des arbres
Prendre l’air, être dehors
Shinrin-Yoku (japonais) : la relaxation dûe au contact avec la nature, bain de forêt
Hanyauku (Rukwangali/Angola) : marcher sur la pointe des pieds sur du sable chaud.
Uitwaaien (Néerlandais) : Ce terme néerlandais signifie littéralement « prendre l’air » pour se recharger.
Friluftsliv (norvégien) : vie au grand air, quelque que soit la météo, vivre simplement dans la nature, sans détruire ni déranger cette dernière.
Waldeinsamkeit (allemand) : Le sentiment d’harmonie éprouvée lorsqu’on se promène en forêt, seul.
Jokamiehenoikeus (finlandais) : le droit d’accès à la nature pour tous, ou la liberté de marcher, nager, camper et de profiter de la nature sans déranger personne
Alo’alokiki (hawaïen) : courir sous la pluie pour chercher un abri
Tsukimi (japonais) : contemplation de la lune
Qaza’a (arabe) : petits nuages épars dérivant doucement dans le ciel bleu
Gluggaveður (islandais) : « Temps de fenêtre », c’est à dire un temps qui, vu depuis une fenêtre, parait agréable, mais qui est en réalité déplaisant une fois dehors.
Nous sommes un grand tout
Merak (mot d’origine arabe utilisé dans les langues balkaniques et le turc) : sentiment d’unité avec l’univers venant des petits plaisirs de la vie.
Smultronställe (suédois) : un endroit rien qu’à soi où l’on vient se détendre et se relaxer ; signifie littéralement « le lieu des fraises sauvages »
Wabi-sabi (japonais) : trouver de la beauté dans l’imperfection des choses, ou accepter les cycles de la mort. (à ne pas confondre avec Wasabi)
Sila (inuit) : l’interdépendance des vies, tant humaines qu’animales, et l’interconnexion d’importants phénomènes (entre la Terre, l’eau, l’atmosphère, l’air, le cosmos…)
Uyutnyy (russe) ou gemütlich (allemand) : se sentir bien et en harmonie avec son environnement.