Le génocide en cours à Gaza n’épargne personne. Le syndicat national des journalistes de l’AFP alerte sur les dangers encourus par les journalistes et millions de Palestiniens. Alors qu’Israël affame toute la bande de Gaza, les journalistes risquent de mourir de faim pour la première fois depuis la création de l’AFP.
Sur le terrain depuis 1944, les journalistes affiliés à l’AFP mènent depuis toujours un travail fondamental pour couvrir les conflits géopolitiques et rétablir les faits face aux propagandes menées par les gouvernements en temps de guerre.
Pour la première fois de son histoire, la Société des journalistes de l’AFP craint de voir ses collaborateurs toujours présents à Gaza « mourir de faim ».
« Depuis que l’AFP a été fondée en août 1944, nous avons perdu des journalistes dans des conflits, nous avons eu des blessés et des prisonniers dans nos rangs, mais aucun de nous n’a le souvenir d’avoir vu un collaborateur mourir de faim », a alerté, lundi 21 juillet, la Société des journalistes (SDJ) de l’AFP, qui craint pour la vie de ses 10 journalistes toujours à Gaza.
Privés de nourriture, certains n’ont plus la force de travailler et lancent des appels au secours quotidiens. « Mon corps est maigre et je ne peux plus travailler », écrit Bashar. Le journaliste vit depuis février dans les ruines de sa maison de Gaza City avec sa famille.
« Nous voyons leur situation empirer. Ils sont jeunes et leur force les quitte. La plupart n’ont plus la capacité physique de parcourir l’enclave pour faire leur métier. Leurs appels au secours, déchirants, sont désormais quotidiens », alerte la SDJ de l’agence de presse.
Face à la montée exorbitante des prix créé par la pénurie de nourriture, leurs salaires mensuels est désormais insuffisant pour subvenir à leurs besoins. Même sanction sur l’essence. « Circuler en voiture équivaut de toutes les façons à prendre le risque d’être une cible pour l’aviation israélienne. Les reporters de l’AFP se déplacent donc à pied ou en charrette tirée par un âne », écrit la SDJ.
Or, ces journalistes locaux sont désormais les derniers à pouvoir témoigner de ce qu’il se passe. La presse internationale est interdite d’entrer dans ce territoire depuis bientôt deux ans.
Le ministre français de Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui exige que « la presse libre et indépendante puisse accéder à Gaza pour montrer » ce qu’il se passe dans le territoire en danger de famine après 21 mois de guerre.
L’armée israélienne a étendu son offensive dans un nouveau secteur de la bande de Gaza, à Deir al-Balah, dans le centre du territoire, et compte envahir des zones où elle n’était jamais encore allée. Elle a sommé les habitants de quitter les lieux.
Selon Reporters sans frontières (RSF), plus de 200 journalistes ont été tués par l’armée israélienne dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. « Au rythme où les journalistes sont tués à Gaza, il n’y aura bientôt plus personne pour vous informer », alerte RSF.