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« Assez de ces danseurs aux pieds nus » : suppression de 80 000 euros de subventions à trois associations écolos

Les subventions auraient dû permettre de financer des études scientifiques sur les espaces naturels sensibles (ENS) du département, et représentait pour FNE Rhône, 45 jours de travail salariés. 

Le 4 avril, le Conseil départemental du Rhône a supprimé 80 000 euros de subventions à des associations de protection de l'environnement. Celles-ci avaient interrogé la nécessité économique et les conséquences sur la nature d'un projet de port fluvial à Anse.

« J’en ai assez des ces associations de danseurs aux pieds nus qui viennent nous expliquer, à nous élus, ce qu’on doit faire », exprimait le 4 avril Christian Guilloteau, président LR du Département du Rhône, avant de soumettre au Conseil départemental un vote visant à supprimer 80 000 euros de subventions à trois associations de protection de la nature.

Un projet polémique de port fluvial

Dans un courrier adressé aux élus du Département, des organisations écologistes dont FNE Rhône, la LPO et Arthropologia, association lyonnaise de protection des insectes et pollinisateurs, émettent des interrogations sur le projet de port fluvial Bordelan à Anse. Selon les associations, celui-ci impacterait lourdement une zone humide d’une surface de 30 terrains de football sur laquelle il est prévu, et qui abrite la loutre et le castor d’Europe.

Dans cette lettre, que La Relève et La Peste a pu consulter, les co-signataires ajoutent également « qu’il existe déjà plusieurs projets visant à développer le tourisme fluvial, moins dispendieux, et plus respectueux de l’environnement et de la biodiversité ». 

Suppression de 80 000 euros de subventions du Département

En réponse à cette interrogation, le Conseil Départemental du Rhône a voté la suppression de 80 000 euros de subventions.

« On nous explique qu’il faut réduire les dépenses, alors on va réduire les dépenses. Ça je peux vous le dire, ça va être vite fait », continue Christian Guilloteau. Une décision justifiée par : « On ne peut pas prendre l’argent du département, et aller contre [ses] projets. » 

Si un élu a souhaité s’abstenir, préférant maintenir de bons rapports avec les associations environnementales, le président du Conseil Départemental réagit : « Soyez courageux envers ces associations qui sont un peu envers et contre tous. » Finalement, cette coupe budgétaire aux trois associations a été votée.

Les subventions auraient dû permettre de financer des études scientifiques sur les espaces naturels sensibles (ENS) du département, et représentait pour FNE Rhône, 45 jours de travail salariés. 

Malgré ce souci affiché de faire des économies, le Conseil Régional, lui, a choisi d’octroyer 1 million d’euros de subventions par an à une ligne aérienne ne comptant en moyenne que 10 passagers.

En 2020, Christophe Guilloteau a reçu, lui, un salaire annuel de 52 821 € net, payé par l’État, pour son poste de Président du Département du Rhône selon ses déclarations à la HATPV.

« Museler une expression et toute contradiction » 

Les trois organisations y voient une tentative de bâillonner et de discréditer les associations comme contre-pouvoirs.

« C’est notre rôle en tant qu’association de se pencher sur des projets et de déterminer leur impact environnemental », commente Camille Proton, chargée de mobilisation citoyenne pour Arthropologia, pour La Relève et la Peste.

Si cette coupe budgétaire n’affecte pas le fonctionnement de la LPO Auvergne-Rhône-Alpes, ce sont des projets d’études et d’inventaire de la biodiversité qui ne pourront se conduire.

« Cela illustre une volonté de museler une expression et toute contradiction, développe Sébastien Teyssier, directeur de la LPO Aura, pour La Relève et la Peste. En tant que défenseur de la nature et porte-parole de la science, nous exprimons une inquiétude sur un projet pour l’intérêt général. Empêcher le dialogue va à l’encontre de la démocratie. »

Pour Anthony Chane, référent juridique de FNE Rhône, la réponse du Département est disproportionnée et sans lien avec les interrogations soulevées par les associations.

« Nous défendons l’environnement par le dialogue avec les élus et les entreprises. Nous étions dans un jeu démocratique de questionner le Département sur la nécessité de ce projet et demandions simplement des réponses. » 

Déjà en difficultés financières depuis décembre dernier, l’antenne rhodanienne de FNE lance par ailleurs un appel aux dons.

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Camille Tribout

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