En 2023, des scientifiques américains ont découvert qu’en plus des océans, les rivières du monde se réchauffent plus rapidement que ce qui avait été estimé, et s’appauvrissent en oxygène. Cela pourrait avoir de graves conséquences pour les populations de poissons, ainsi que les humains.
Les scientifiques avaient d’ores et déjà établi l’important réchauffement des océans, son accélération et leur appauvrissement en oxygène. En 2020, les océans ont absorbé l’équivalent de 20 sextillions de joules d’énergie thermique. La température de l’océan n’avait pas été aussi élevée depuis 1955.
En septembre 2023, des chercheurs de l’université de Penn State (Etats-Unis) ont publié dans Nature Climate Change une étude démontrant que 87 % des 800 rivières qu’ils ont étudiées aux Etats-Unis et en Europe se réchauffent, et que 70 % d’entre elles perdent de l’oxygène.
Li Li, auteur de l’étude, exprime sa surprise dans un communiqué de l’université : « Nous ne nous attendions pas à observer ça dans les eaux vives des rivières peu profondes. Notre découverte a des implications significatives sur la qualité de l’eau et la santé des écosystèmes aquatiques du monde entier. »
Les rivières urbaines se réchauffent plus rapidement, tandis que les rivières de zones rurales font face à une désoxygénation plus rapide. En conséquence, des zones mortes pourraient voir le jour dans certaines rivières d’ici la fin de ce siècle; des poissons sont menacés de disparition, avec de graves implications pour les populations en dépendant pour leur survie.
La diminution de l’oxygène dans les rivières entraîne par ailleurs des émissions de gaz à effet de serre et la libération de métaux toxiques.
Selon le magazine New Scientist, depuis 2018, l’Agence environnementale britannique effectue déjà une vingtaine d’opérations par an sur près d’une centaine de rivières pour injecter de l’oxygène dans les cours d’eau, et ainsi éviter la destruction de populations de poissons.
En août 2022, l’intervention au niveau de la Tamise a duré 11 jours. L’impact de ces opérations n’a pas encore été officiellement analysé, mais leur efficacité pourrait être limitée, d’autant plus dans un contexte de continuelle hausse des températures.