D’après une étude publiée dans la revue scientifique Food Additive & Contaminants et mise en ligne le 24 août 2023, les pailles en papier ont plus de chance de contenir des PFAS ou substances per- et polyfluoroalkylées, présentes partout dans l’environnement et la santé. A hautes concentrations, ces substances sont polluantes et toxiques.
Selon Radio France, en 2019, 49 pailles étaient consommées par an et par personne en France, soit 3,234 milliards d’unités à l’échelle de notre pays.
Au 1er janvier 2021, les pailles en plastique, ainsi que les couverts à usage unique, sont interdits en France. Depuis, beaucoup de restaurants et grands groupes ont commencé à utiliser et distribuer des pailles en papier comme alternative.
Les scientifiques se sont penchés sur 39 marques différentes. Ils ont constaté que les pailles en papier étaient beaucoup plus susceptibles que celles conçues dans de différents matériaux de contenir des polluants éternels, ou PFAS, les substances per- et polyfluoroalkylées.
Le magazine Slate a relayé les propos de Thimo Groffen sur le sujet, un scientifique de l’université d’Anvers en Belgique, qui a participé à l’étude : « Les pailles faites à partir de matériaux naturels, comme le papier ou le bambou, sont souvent présentées comme plus durables et écoresponsables que celles en plastique. Cependant, la présence de PFAS dans ces pailles montre que ce n’est pas nécessairement vrai. »
Parmi les marques testées, 90 % des pailles en papier contenaient des PFAS, contre 75 % pour celles en plastique et 40 % pour celles en verre. En revanche, aucune des pailles faites en métal n’en contenaient.
Ces substances ont en premier lieu attiré l’attention des toxicologues pour leur persistance dans l’environnement et leur toxicité. On les retrouve désormais dans le sang et certains organes de la population générale, dans le corps des animaux domestiques et sauvages, et partout sur terre, y compris dans les eaux gelées des pôles et l’air des plus hautes montagnes.
Elles peuvent contaminer les sources d’eau naturelles. Selon un rapport publié par Générations Futures en janvier 2023, sur 13 000 échantillons issus d’eaux de surface françaises, 36 % étaient contaminés aux PFAS.
Bien que présentes en petites quantités dans les pailles, elles sont ainsi omniprésentes dans notre quotidien. Dans notre corps, avec le temps et l’accumulation, elles peuvent augmenter le taux de cholestérol et la pression sanguine, affecter la fertilité, interférer avec le système endocrinien et immunitaire, ainsi que induire des cancers.