Ecologiste, militante pour les droits des femmes et Prix Nobel de la Paix, Wangari Muta Maathai est un personnage hors du commun et pourtant largement méconnu. Portrait d’une femme exceptionnelle qui rêvait « qu’en replantant des millions d’arbres, on oriente l’Afrique vers la paix. »
Wangari Muta Maathai est née le 1er avril 1940 à Ithithe dans les montagnes du centre du Kenya. Elle est l’aînée d’une fratrie de six enfants et la fille d’un couple de fermiers. Elle va à l’école primaire d’Ithithe, ce qui est assez rare à l’époque pour une fille, et poursuit ses études secondaires dans une école de filles à Limuru. Ses professeurs remarquent vite que Wangari est brillante et la soutiennent pour aller plus loin. Grâce à leur appui, Wangari obtient une bourse pour terminer ses études aux Etats-Unis, au Kansas, où elle valide une licence en biologie. Elle est alors marquée par les luttes contre les discriminations raciales qui ont lieu aux Etats-Unis.
« En replantant des millions d’arbres, on oriente l’Afrique vers la paix. »
Après un court séjour en Allemagne, Wangari retourne au Kenya où elle obtient son doctorat et devient la première femme noire à accéder au poste de professeure au Kenya. En 1977, lors du jour de la Terre, elle décide de se lancer dans la lutte pour les droits des femmes mais également pour la cause écologiste. Elle plante sept arbres en hommage aux femmes engagées dans la défense de l’environnement au Kenya, et créé le mouvement Green Belt qui a pour but de « promouvoir le respect des droits de l’homme, la bonne gouvernance et la démocratie. »
Wangari Muta Maathai est également une femme très engagée politiquement. Elle s’oppose violemment au régime du président Daniel Arap Moi, participe aux manifestations et fait plusieurs séjours en prison. Elle s’oppose également, avec succès, au projet de création d’une tour de soixante étages dans un parc de Nairobi dont la construction aurait détruit de nombreux arbres.
L’idée du Green Belt Movement est de promouvoir la biodiversité, en replantant des arbres dans les zones déboisées du Kenya et plus largement d’Afrique, tout en participant à l’évolution du statut de la femme dans la société, en leur créant des emplois et en valorisant leur image. On estime que l’organisation a permis de planter entre 30 et 40 millions d’arbres sur le continent depuis sa création. Ce chiffre impressionnant a parfois valu à Wangari Muta Maathai le surnom de « tree woman ». L’organisation évolue progressivement, sort du seul territoire kenyan pour s’étendre à toute l’Afrique (elle s’investira beaucoup dans la sauvegarde de la forêt du bassin du Congo par exemple) et s’ouvre aux hommes.

Wangari Muta Maathai est également une femme très engagée politiquement. Elle s’oppose violemment au régime du président Daniel Arap Moi, participe aux manifestations et fait plusieurs séjours en prison. Elle s’oppose également, avec succès, au projet de création d’une tour de soixante étages dans un parc de Nairobi dont la construction aurait détruit de nombreux arbres. En 2002 elle est nommée ministre-adjoint à l’Environnement, aux Ressources naturelles et à la Faune sauvage et exerce cette fonction jusqu’en 2005. Outre son engagement politique, Wangari Muta Maathai était une femme de caractère, peut-être parfois trop pour certains, puisque lors de son jugement de divorce le juge a donné raison à son mari qui assurait qu’elle était « trop instruite, trop forte, trop brillante, trop têtue et trop difficile à contrôler ». Elle passera même quelques jours en prison pour avoir déclaré dans la presse que le juge était corrompu ou incompétent.
En 2004, elle reçoit le prix Nobel de la Paix et devient la première femme africaine à recevoir cette distinction. Le comité félicite alors son « approche holistique du développement durable, qui englobe la démocratie, les droits humains et en particulier ceux de la femme. » Elle publie également de nombreux livres traitant de questions environnementales, de développement du continent africain et de droits des femmes. Elle meurt le 25 septembre 2011 à Nairobi des suites d’un cancer.
Source : PositivR
Crédit Photo : GreenBeltmovement

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