Quatre opérateurs ferroviaires proposent la liaison Madrid-Barcelone en 2h30. Face au succès du TGV, la compagnie aérienne low cost Vueling a décidé d’arrêter ses vols entre les deux villes pour une durée indéterminée.
Vueling proposait chaque jour trois allers-retours en Madrid et Barcelone. Ils s’arrêteront provisoirement, mais pour une durée encore inconnue, dès la fin du mois de mars 2025.
Une bonne nouvelle pour le climat. Selon le « calculateur d’empreinte carbone » Collins Gem, un vol entraîne environ trois à cinq fois plus d’émissions de CO2 par passager qu’un trajet équivalent en train.
En cause, les prix ultra-compétitifs proposés par plusieurs opérateurs ferroviaires (Renfe, Iryo, Ouigo – SNCF Voyageurs – et Avlo). Les voyageurs peuvent dépenser seulement une dizaine d’euros pour emprunter l’un des 40 trajets quotidiens qui relie les deux villes en seulement 2h30.
Un succès rendu possible grâce aux nombreux investissements de la péninsule ibérique. « De 2013 à 2023, le réseau à grande vitesse en Espagne est passé de 1 919 km à 3 190 km (+1 271 kilomètres, +66,2%), devenant ainsi le réseau le plus important d’Europe », peut-on lire dans un rapport européen.
Si la compagnie aérienne Iberia continue de proposer jusqu’à 14 vols par jour entre Madrid et Barcelone, il est possible qu’elle finisse elle aussi par pâtir du succès du train. En effet, alors que l’avion est souvent promu pour sa rapidité, le gain de temps n’est pas avéré pour les liaisons inférieures ou égales à 2h30 à 3 heures.
« Si la durée du vol semble souvent avantageuse, elle ne reflète pas la durée d’un voyage aérien, incluant les trajets vers l’aéroport, l’attente avant l’embarquement et les contrôles de sécurité, sans compter d’éventuels retards liés aux contrôles et l’enregistrement », précise une étude de Trainline, le principal concurrent de SNCF Connect.
Avec cette décision, Vueling met donc fin à un trajet domestique aérien qui existait depuis 20 ans. Reste à voir si cet arrêt continuera pour les prochaines saisons.