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Un voyage autour du monde pour sauver les semences paysannes !

4 janvier 2018, c’est le coup d’envoi du Seed Tour ! C’est le grand départ pour Auriane qui débute un voyage engagé sur la question des semences paysannes. Dans cinq pays, au Mexique, à Cuba, au Sénégal, en France et en Inde, Auriane part caméra au poing pour découvrir les solutions de ceux qui se battent […]

4 janvier 2018, c’est le coup d’envoi du Seed Tour ! C’est le grand départ pour Auriane qui débute un voyage engagé sur la question des semences paysannes. Dans cinq pays, au Mexique, à Cuba, au Sénégal, en France et en Inde, Auriane part caméra au poing pour découvrir les solutions de ceux qui se battent pour préserver les semences paysannes. L’objectif : adapter et diffuser ces bonnes pratiques à son retour en France grâce à son association « Qu’est-ce qu’on sème ».

Une citoyenne engagée pour les semences paysannes

Un grand sourire aux lèvres et 26 ans au compteur, Auriane s’est prise de passion pour l’agriculture lors d’un stage de six mois à « la Ruche qui dit oui !» en 2014. En visitant les différents producteurs locaux, Auriane a découvert la pertinence des petites fermes en agroécologie pour prendre soin de la terre et permettre aux gens de bien manger. Elle a alors décidé d’écrire son mémoire de fin d’étude sur la place de l’entrepreneur dans la transition agroécologique.

Sa rencontre avec Clément Montfort, le réalisateur de la Guerre des Graines, l’a particulièrement interpellée sur la question des semences paysannes. Pour l’instant, les agriculteurs français n’ont pas le droit de cultiver des semences si elles ne sont pas inscrites au catalogue officiel. Pour être certifiées, les semences doivent répondre à un certain nombre de critères de rentabilité, d’apparence et de stabilité. Pour les agriculteurs, inscrire leurs semences paysannes dans ce catalogue est un processus quasi impossible en raison de l’hétérogénéité de leurs semences, mais aussi du coût d’inscription au catalogue.

Crédit : Chaîne YouTube Seed Tour

Aujourd’hui, trois entreprises mondiales de l’agrochimie contrôlent 60 % du marché des semences et des produits agrochimiques : Bayer-Monsanto, DuPont-Dow et Syngenta-Chemchina.

Conséquences de ce monopole :

– Perte de la diversité de nos assiettes avec seulement 120 espèces inscrites au catalogue alors qu’on sait en cultiver 7000
– Appauvrissement de l’apport nutritionnel de nos aliments
– Impacts néfastes pour notre santé et notre environnement à cause des engrais et intrants chimiques utilisés pour cultiver les semences certifiées

« Dans les critères à remplir pour qu’une semence soit référencée au catalogue on a oublié la nutrition. On s’est dit qu’une semence créée en laboratoire pousserait de la même façon en Bretagne et dans la Drôme sans prendre en compte que c’est le terroir qui fait le goût, et la qualité nutritive des aliments. Au fur et à mesure des années, on a oublié ce qu’était une tomate noire, que les pommes de terre n’étaient pas forcément jaunes, et que le vrai gluten était bon pour la santé. » Auriane Bertrand


La loi européenne change petit à petit. Le 20 novembre 2017, un nouveau règlement sur l’agriculture biologique permet aux agriculteurs bio de revendre des semences paysannes hors catalogue. Cet accord doit faire l’objet d’un vote définitif en avril 2018. Il reste donc du chemin à faire avant que cette décision passe d’un texte de loi aux assiettes des consommateurs.

Soutenir les semences paysannes en consommant

Et c’est justement à nous, consommateurs, qu’Auriane souhaite s’adresser lors du Seed Tour. Quel est le rôle de notre pouvoir d’achat pour aider les producteurs à produire leurs propres semences, et comment l’optimiser ? Pendant son voyage, Auriane veut relier la partie production et consommation en trouvant des réponses à cette question. Grâce aux contacts de ses partenaires comme l’association SOL, Auriane va aussi bien rencontrer des producteurs, des associations militantes, des consommateurs engagés, des entrepreneurs, des chefs cuisiniers ou des artistes.

Elle va particulièrement s’intéresser aux spécificités de chaque pays visité. Par exemple, le fait que les OGM soient autorisés au Mexique et en Inde fait des semences un enjeu de société plus fort et médiatisé. Au Mexique, une tradition culturelle maya valorise énormément le maïs ancien tandis que les Cubains ont été pionniers en agroécologie sous l’effet de l’embargo américain. Le Seed Tour en France est en partie financée par Biocoop, modèle de distribution qui valorise les produits issus d’agriculture biologique.

Si Auriane a décidé de se rendre dans différents pays, ce n’est pas (seulement) par plaisir de voyager et curiosité, mais surtout car les pays du Sud ont gardé une plus grande indépendance et de meilleures compétences dans la préservation et la diffusion des semences. L’objectif d’Auriane est de réaliser une vidéo par semaine, selon différents formats adaptés aux réseaux sociaux : reportage court, « That’s what they seed » d’une minute et un format plus pédagogique « A-B-Seed ».

Pierre-Henri Gouyon nous raconte pourquoi il est erroné de parler de conservation de variété anciennes. Crédit : Chaîne YouTube Seed Tour

« Je souhaite donner confiance aux gens dans le rôle qu’ils ont à jouer pour faire évoluer la société. Chaque consommateur doit être partie prenante de cette transition agricole. Jusqu’à présent, on nous a imposé la façon dont on devait manger, il est temps de choisir. Pour que chaque euro dépensé encourage une agriculture libre, respectueuse de l’environnement, et qui a du goût ! » Auriane Bertrand

On souhaite donc bon voyage à Auriane ! Vous pouvez suivre ses découvertes sur le blog, la page Facebook ou la chaîne YouTube du Seed Tour. Bien consommer est sans doute l’acte militant le plus efficace, comme le dit Anna Lappé : « Chaque fois que vous dépensez de l’argent, vous votez pour le type de monde que vous voulez ».

Crédits photos : Seed Tour

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Laurie Debove

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