La société Ôboem tente de s’approprier les espaces publicitaires et donne à la ville de Bordeaux des airs de galerie d’art.
L’art au coin des rues
Ôboem, c’était le défi d’un couple bordelais d’investir les panneaux publicitaires de la ville par des campagnes d’œuvres d’art.
Tout commence lors d’un voyage, quand Olivier Moss et Marie Toni, les cofondateurs de la société Ôboem, se retrouvent fascinés par les fresques colorées qui ornent la ville de Valparaiso au Chili : « Nous avons vraiment trouvé que l’art dans l’espace public donnait une autre dimension à la ville, plus poétique, plus humaine, raconte Oliver Moss, et nous avons voulu reproduire cela en France. »
Nous le savons, les habitants des villes subissent l’omniprésence publicitaire. Une véritable pollution visuelle à laquelle nous sommes exposés entre 500 et 2200 fois par jour. Le mobilier urbain, dédié à l’affichage public et privé, est donc finalement pris d’assaut par les marques. L’initiative de Grenoble, sur la suppression des publicités en espaces publics, avait rencontré un franc succès en 2014 et 85% des habitants souhaitaient supprimer les panneaux publicitaires. Pour la ville de Bordeaux, le couple souhaite utiliser les médias qui influencent les choix de consommation pour mettre en avant des œuvres d’artistes, égayer la ville et créer des émotions qui ne sont pas liées à la consommation.
Au-delà de se réapproprier l’espace public, et de faire bénéficier les résidents des effets positifs de l’art sur le moral, cette initiative permet de rendre l’art accessible à tous. Pas besoin de se rendre au musée, il vient à vous !
Mais comment ça marche ?
Sur leur site, ils proposent les œuvres d’une vingtaine d’artistes et fonctionnent par campagne de financement participatif. Ainsi, pendant 45 jours, il est possible d’acheter des reproductions des œuvres allant de la carte postale d’une dizaine d’euros, jusqu’à la reproduction sur toile d’une centaine d’euros. « Avec la somme récoltée, nous irons voir les régies publicitaires pour acheter des espaces », explique Marie. Les sociétés Clear Channel ou encore Decaux, vont ainsi laisser place à l’art sur les abris de bus et autres mobiliers urbains du centre-ville de Bordeaux : « Pour eux, nous sommes des clients comme les autres », remarque Oliver.
La première campagne a ainsi récolté 4500€ et a permis d’exposer 17 œuvres sur plus de 70 panneaux publicitaires pendant une semaine.
Nous, on adore et on espère que l’initiative va durer et se diffuser !

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